Biodiversité : combien y a-t-il de loups en France ?
Une nouvelle estimation du nombre de loups en France crée la polémique : on en dénombre 906 pour 2022-2023, soit en légère baisse par rapport à l’année d’avant. Et ce qui fait bondir les organisations agricoles, mais aussi les associations de défense de la nature.
Si l'on en croit l'estimation de l'Office français de la biodiversité, il y a 906 loups gris en France. Un chiffre en légère baisse par rapport à l'an dernier où 921 loups avaient été comptabilisés. Ce chiffre est établi à partir d'indices récoltés sur le terrain via des caméras dissimulées en pleine nature et par l'analyse des déjections, des poils, des traces de pattes laissées sur la neige l'hiver.
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Comme chaque indice peut aussi bien appartenir à un loup qu'à plusieurs loups, l'Office de la biodiversité procède ensuite à des analyses génétiques. Il verse le tout dans un logiciel de modélisation mathématique, ce qui permet de prendre compte certaines variables comme la mortalité de l'espèce. C'est ainsi qu'il obtient cette estimation à partir d'un protocole scientifique.
Si on fait les comptes chaque année, c'est avant tout pour pouvoir établir le nombre de loups pouvant être abattus. Il faut rappeler que le loup a disparu du territoire français dans les années 30 à force d'être chassé. Depuis, c'est une espèce protégée. C'est d'ailleurs ce statut qui lui a permis de refaire surface en France, dans les années 90 via l'Italie.
L'abattage des loups en question
Or, comme c'est une espèce qui s'en prend aussi aux troupeaux, l'État français autorise un certain nombre de tirs dérogatoires chaque année. Ce barème correspond à 19% de l'effectif moyen des loups estimés. L'an dernier, c'était 174. Et forcément, cette année, ce sera moins. D'où le début de polémique, car les éleveurs français estiment qu'il y a beaucoup plus de loups en France.
Selon la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), les attaques de troupeaux sont en hausse de 16% sur un an. Elle demande donc au gouvernement de pouvoir abattre plus de loups. À l'inverse, les Organisations non-gouvernementales (ONG) de défense des animaux, réclament moins de tirs dérogatoires. Elles rappellent que si l'espèce est "viable démographiquement", elle n'est pas encore "viable génétiquement". Autrement dit, les loups ne sont pas encore assez nombreux pour écarter tout risque de consanguinité pouvant fragiliser l'espèce.
C'est pour cette raison que l'animal reste sur la liste des espèces protégées en France : pour qu'il en sorte, il faudrait que la population de loups dépasse les 1 000 individus durant plusieurs années de suite. D'où, là encore, l'importance de chiffrer sa présence.
Source: franceinfo