Des " mercenaires " recrutés pour protéger ou prendre les points de deal

July 09, 2023
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Le Morbihan est devenu côté. Pas seulement auprès des chevilles ouvrières du trafic de stups. D’autres réseaux se sont mis à lorgner les points de deal démantelés ou fragilisés. Qui tournaient très fort. L’un d’eux, à Vannes, crachait 27 000 € par jour, quand la moyenne observée oscille entre 10 000 € et 20 000 €. Même chose à Lorient. « On a d’abord vu des Nantais et des Rennais, rapporte une source judiciaire. Puis des petites mains, souvent armées, venues de Paris, Rouen, Le Havre, Angers… Cet afflux crée des rivalités. On commence à voir des tirs ici aussi. »

Le phénomène inquiète les autorités. Parce qu’il rend le trafic encore plus opaque et les enquêtes encore plus difficiles. Mais aussi parce qu’il fait tache d’huile. « Les trafiquants sollicitent désormais des gros bras extérieurs pour assurer la sécurité de leurs points de deal… ou pour en prendre à des concurrents », précise un policier. À Vannes, il y a presque deux ans, alors que deux clans se disputaient un « four » de la cité de Kercado, l’un d’eux avait fait appel à une équipe de « mercenaires » tchétchènes venus de Tours. Ceux-ci avaient alors enlevé trois dealers de la cité vannetaise, tous originaires des départements voisins, et les avaient passés à tabac, allant jusqu’à sectionner partiellement le doigt de l’un d’eux. Gros bras et commanditaires avaient été interpellés onze mois plus tard. Tarif pour se payer les services d’un « mercenaire » tchétchène ? 150 euros par jour.

Source: Le Télégramme