Tour de France 2023 : pour Gaudu et Bardet, les ambitions de podium ont pris du plomb dans l'aile à l'issue de la première semaine
Les deux Français ont terminé l'étape du puy de Dôme derrière leurs rivaux pour le classement général, dimanche, au terme d'une semaine en-deçà des attentes.
A quelques mètres de la ligne, on l'a vu exténué, péniblement accroché dans la roue de Thibaut Pinot. David Gaudu (Groupama-FDJ) venait d'arpenter les dernières pentes gargantuesques (à 14%) du puy de Dôme, dimanche 9 juillet, lorsque son compatriote Romain Bardet (DSM) a, à son tour, rejoint l'arrivée, 18 secondes plus tard. Lessivés par le sommet auvergnat, les deux hommes y ont sans doute perdu un peu plus que des gouttes de sueur.
Ils ont en effet accusé au final un retard de plus de deux minutes sur Tadej Pogacar (UAE), le premier de cette 9e étape (à 8'19'' du vainqueur Michael Woods) parmi les prétendants au classement général. Rien d'infamant face à l'allure infernale du Slovène, que seul Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) est jusque-là en mesure de suivre. Mais, et c'est plus embêtant, Gaudu et Bardet ont aussi lâché du lest sur d'autres rivaux pour le podium.
Simon Yates (Jayco AlUla), Thomas Pidcock et Carlos Rodriguez (Ineos) ainsi que Jai Hindley (Bora-Hansgrohe) ont ainsi terminé l'étape plus d'une minute avant eux. Tous partagent comme trait commun de devancer Gaudu et Bardet au général... et d'avoir pu accrocher, pour un temps, la roue de Pogacar et Vingegaard, lorsque ceux-ci ont lancé les hostilités assez tôt, dans le col. "On se focalisait beaucoup sur les derniers kilomètres, a rejoué Bardet sur France 2. Je n'avais pas prévu qu'ils nous mettent à la limite dès le pied. C'était très loin de ce qu'on espérait faire."
Gaudu 8e, Bardet 10e
L'Auvergnat entendait pourtant briller sur ce puy de Dôme qu'il chérit tant et au pied duquel il réside. Las, il n'a pu suivre la cadence et pointe, au crépuscule de cette première semaine, à la 10e place du général. L'Australien Hindley, éphémère maillot jaune et troisième du général, le devance de 4'18". Deux places plus haut, Gaudu est à 3'21". Ce déficit est important, mais n'a rien de rédhibitoire pour les deux Français, en vue d'un podium qu'ils connaissent déjà.
Romain Bardet y est monté deux fois, en 2016 puis 2017, quand David Gaudu a grimpé sur la deuxième marche lors du dernier Paris-Nice. Intercalé entre Pogacar et Vingegaard, le Breton y avait fait forte impression, au point de l'imaginer rééditer pareil exploit sur le Tour. Mais pour l'heure, il s'est montré incapable de suivre les meilleurs dans les Pyrénées et sur le puy de Dôme. "David était loin de la défaillance aujourd'hui, il est à son niveau", a indiqué son coéquipier Valentin Madouas après l'arrivée, dans une déclaration qui questionne tout de même le potentiel maximal de son leader.
Pour Pinot, un podium de Gaudu "reste jouable"
Dans la même rengaine, Christian Guiberteau, directeur sportif de la DSM (l'équipe de Romain Bardet), s'est montré optimiste. "Romain est à sa place et il n'y a pas eu de jour sans", a-t-il balayé, avant de tout de même concéder : "Pour l'instant, on digère juste cette journée." Il n'y a pas encore le feu au lac, mais Bardet et Gaudu vont devoir se ressaisir, après une journée de repos qui ne peut pas leur faire de mal.
"Il y a de quoi faire sur les cols qui arrivent, c'est sur les enchaînements que les différences se feront", s'est projeté le champion de France Madouas. La suite du programme, pas avare en étapes de montagne et avec un seul chrono, colle à leurs profils de grimpeur. "Je pense que le podium est jouable, a acquiescé Pinot, reconverti en équipier pour Gaudu. Et s'il n'y a pas le podium, il y a le top 5, ce n'est pas non plus ridicule !" Encore faudra-t-il se mettre au diapason des meilleurs pour combler ce retard.
Source: franceinfo