quelles origines ? Comment s'adapter ? (animation)
Alors que 7 départements sont en vigilance orange canicule ce 10 juillet, on vous explique tout ce qu’il faut savoir sur ce phénomène et sur les manières de s’y adapter.
Canicule et îlot de chaleur urbain, d’où viennent -ils et comment s’adapter ?// PHOTO : Chiara Hagenloche
Savez-vous quel est le record de chaleur en France métropolitaine ? 46°C. Cette température a été enregistrée dans la ville de Vérargues, dans l’Hérault, le 28 juin 2019. Si ce record reste encore exceptionnel, cela ne va pas nécessairement durer. Les épisodes de canicule sont de plus en plus fréquents en France. Ce lundi 10 juillet, la première canicule de l’été touche sept départements de France métropolitaine : le Rhône, l’Ain, l’Isère, les Alpes-Maritimes, la Loire, les Alpes-de-Haute-Provence et le Var.
Vague de chaleur et canicule, quelles différences ?
Pic de chaleur, vague de chaleur ou encore canicule, ces termes sont de plus en plus fréquemment mentionnés en été. Météo-France définit un pic de chaleur comme “un épisode bref, de 24 à 48 heures durant lequel les températures sont supérieures aux normales de saison”. La vague de chaleur, elle, est plus longue. Selon Météo-France, on parle de vague de chaleur lorsque la température atteint ou dépasse 25,3°C au niveau national pendant au moins trois jours.
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Pour la canicule, la définition est plus complexe. Tout d’abord, l’épisode caniculaire doit durer au minimum trois jours et trois nuits. Contrairement aux pics et aux vagues de chaleur, les températures nocturnes sont donc prises en compte. De plus, les températures ne sont pas suivies au niveau national mais au niveau départemental. En d’autres termes, une canicule dans le Var ne correspond pas forcément à une canicule dans les Côtes-d’Armor. Dans le premier, les températures doivent atteindre les 35°C le jour et 23°C la nuit tandis que les seuils sont fixés à 31°C le jour et 18°C la nuit dans le second.
Enfin, le déclenchement de l’alerte canicule par Météo-France ne dépend pas uniquement des températures. Le service météorologique prend également en compte d’autres paramètres comme l’environnement local, par exemple le niveau de pollution, et la vulnérabilité de la population.
La formation des canicules
Selon le CNRS, “L’apparition d’une canicule dépend des conditions météorologiques locales, en général elle est causée par l’une ou l’autre de ces conditions : un anticyclone persistant ou un vent chaud persistant”. Ces deux phénomènes contribuent à réchauffer l’air ambiant et, par conséquent, à l’apparition d’épisodes de chaleur extrême.
D’après Météo consult, c’est la combinaison de ces deux conditions qui a causé le record de chaleur de 2019. Il a été atteint le 28 juin, lors de la première canicule estivale de cette année. Il avait alors fait 46°C dans la ville de Vérargues, au Nord-Est de Montpellier. Ce record ne va sans doute pas rester une exception. Le rapport du GIEC paru en février 2022, montre que le dérèglement climatique aura pour effet, entre autres, d’amplifier les risques d’épisodes de chaleur extrême dans les villes et d’augmenter le nombre de personnes exposées à ces vagues de chaleur. Selon les études, les vagues de chaleur devraient même doubler d’ici à 2050 pour les scénarios aboutissant à un réchauffement de 2,2°C à 4.8°C à l’horizon 2100.
Le phénomène des îlots de chaleur urbains
Les épisodes de chaleur se ressentent particulièrement en ville, à cause de la formation d’îlots de chaleur urbains. Selon le CEREMA, le centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, un îlot de chaleur urbain est un “phénomène climatique qui correspond à un écart de degrés de température entre un milieu urbain dense et sa périphérie proche”.
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La densité des bâtiments, les matériaux les composant ainsi qu’une atmosphère plus chargée en gaz à effet de serre piègent davantage de chaleur en ville qu’en zone rurale. On peut ainsi observer des écarts de 1°C à 4°C l’été entre la ville et la campagne. À Paris, lors de la canicule de 2003, cet écart avait même atteint les 8°C.
Des solutions pour s’adapter à la canicule
En ville, l’ADEME, l’agence de la transition écologique, et le CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) s’accordent sur quatre catégories de solutions. Les solutions dites “vertes” et “bleues” reposant sur l’apport de végétation et de points d’eau en ville. Selon l’ADEME, ces deux catégories sont parmi les plus efficaces. La troisième catégorie est celle des solutions dites “grises”. Elles consistent à repenser les villes en elles-mêmes, par exemple en utilisant des matériaux absorbant moins de chaleur. Enfin, la dernière catégorie est celle des solutions dites “douces”. Par exemple, la réduction du trafic routier ou l’application des mesures de prévention contre la canicule.
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À la maison, plusieurs méthodes existent pour garder son logement frais. Tout d’abord, fermer ses fenêtres avant que la température extérieure ne dépasse celle du logement. Il est également conseillé de fermer ses volets avant que le soleil ne vienne réchauffer la pièce. Idéalement, il faudrait donc aérer son logement entre le crépuscule et l’aube. En journée, pour permettre à l’air de circuler, l’ADEME recommande l’utilisation d’un ventilateur plutôt que d’un climatiseur. Ces derniers sont plus énergivores et rejettent de l’air chaud qui va à son tour faire monter la température en ville. Associé à une poche à glace ou une serviette humide, un ventilateur peut aider à rafraîchir l’atmosphère. Enfin, comme en ville, que ce soit dans un jardin ou en pot, la végétation vous aidera à rafraîchir votre logement.
Source: Natura Sciences