Merijn et Chloé, un mariage à 6140 € : " J’aurais voulu une cérémonie plus touchante et moins chaotique "

July 10, 2023
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« D’amour et d’eau fraîche » est la nouvelle rubrique de Madmoizelle, celle qui épluche le budget des couples mariés ou pacsés. Cette semaine, nous détaillons le mariage de Merijn et Chloé !

N’oubliez pas, dans les commentaires, que les personnes qui participent à la chronique sont susceptibles de vous lire. Merci de rester bienveillant.

Comment doit être un mariage pour être réussi ? Et les idées déco, on les trouve où ? Comment être loin des clichés et original ? C’est grave si, au contraire, on aime que ça se déroule comme dans les films ? Faut-il inviter toute la famille ou juste un peu ? Et le traiteur, on le choisit comment ? Mais surtout, la grande question : combien ça coûte réellement, un mariage ou un pacs ?

Dans notre nouvelle rubrique « D’amour et d’eau fraîche » des lectrices ont joué le jeu et nous détaillent leur jour J, finances incluses.

Le mariage de Merijn et Chloé

Le couple : Merijn et Chloé

Âges : 37 et 36 ans

Ensemble depuis… : décembre 2016

Mariés depuis… : le 6 septembre 2019

Métiers : Spécialiste logistique et Autrice / chroniqueuse

Lieu de vie : Pays-Bas

Lieu du mariage : Uitgeest, notre ville de résidence à 30 km d’Amsterdam. Dans un restaurant sur une marina

Nombre d’invités : 46 pour la cérémonie / dîner + une vingtaine pour la soirée

Total dépensé pour le jour J : 6140 euros

Avant le mariage

Quand et où vous êtes-vous rencontrés ?

Nous nous sommes rencontrés la veille de Noël en 2016, sur un site de rencontre.

Au bout de combien de temps avez-vous décidé de vous marier ?

Au bout de deux ans de relation.

Pourquoi avoir choisi ce mode d’union ?

Je sais que pour ma part, j’ai toujours aimé l’idée qu’on puisse s’aimer suffisamment pour vouloir être la personne l’un de l’autre devant la loi. Notre histoire a démarré sur un coup de foudre, entre nous, c’était évident. Tout a été très vite puisque je suis tombée enceinte par surprise au bout de quelques mois de relation. Ce bébé a scellé notre couple et nous qui avions des parcours un peu chaotiques, nous nous sommes construit un petit cocon à trois qui nous a permis de nous tirer mutuellement vers le haut. Nous avions envie d’officialiser cette « configuration » où nous nous sentions enfin à notre place, et en sécurité.

Symboliquement, nous n’étions plus seuls, nous étions deux. Je dois quand même rajouter que mon mari s’était déjà marié avec sa première compagne, mais qu’ils avaient divorcé presque immédiatement et je pense qu’un nouveau mariage lui permettait de « réparer cet échec ». Je pense aussi, honnêtement, que le statut social très conventionnel du mariage nous permettait de nous fondre dans la norme, quelque chose dont nous avions aussi besoin. Même si les conventions sont souvent liberticides, elles sont parfois très sécurisantes.

Viviez-vous ensemble avant de vous unir ?

Oui, nous vivions ensemble depuis deux ans.

Comment avez-vous planifié votre célébration ? Combien de temps à l’avance ?

Nous avions déjà commencé à en discuter, mais j’attendais qu’il me « demande » (j’y tenais, déconstruction zéro.). Nous avons fixé la date sept mois après. Et nous avons eu du flair puisque nous hésitions entre la fin de l’été 2019 et le printemps 2020 de peur de ne pas avoir eu assez de temps, mais c’était largement suffisant.

Vous êtes-vous tous les deux autant investis dans les préparatifs ?

Je me suis plus investi que lui, un choix de ma part. J’avais des envies très précises en tête qui convenaient parfaitement à mon mari. Il me faisait confiance même si nous validions tous mes choix ensemble et qu’il s’est chargé des démarches administratives. Nous vivons aux Pays-Bas, le pays de mon mari qui est Néerlandais. C’était beaucoup plus facile pour lui, d’autant qu’il était déjà passé par là.

Est-ce que la préparation a été source de stress ?

Oui et non. L’organisation, pas du tout puisque j’adore organiser ce genre d’événements. Mais, à l’approche du grand jour, j’ai beaucoup souffert d’anxiété. Cette anxiété portait essentiellement sur des points qui n’étaient pas liés à l’organisation en elle-même : et si j’étais fatiguée, et si je ne profitais pas de la soirée, et si nous étions malades le jour J…

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Quelles étaient les choses dont vous ne vouliez vraiment pas à votre mariage ?

Nous avions beaucoup d’envies, mais du moment où nous réalisions ces envies, il n’y avait pas de point noir à éviter à tout prix.

Quel poste vous semblait le plus important à organiser ? Lequel l’était moins ?

Nous cherchions une formule tout compris, lieu, nourriture et cérémonie. C’est quelque chose qui se fait beaucoup aux Pays-Bas. Pour nous, c’était l’option zéro stress par définition, le reste ne serait que du détail.

Je voulais un lieu sobre et facile à décorer, entièrement privatisé, qui nous permette de faire la fête ailleurs que dans la salle de cérémonie. Je voulais également que ce lieu fournisse la nourriture et les boissons à volonté, du vin d’honneur aux snacks de fin de soirée, chacun devait pouvoir manger et boire autant qu’il en avait envie. Ce lieu devait aussi garantir une liberté totale de mouvement, pour que chaque invité puisse faire sa vie sans contrainte spatiale ou horaire.

Crédits : Anita Boersen

Au-delà de la formule lieu et nourriture, je voulais que chacun puisse profiter sans penser à rien, quelle que soit sa situation. Nous avions donc également prévu des options véganes, des options pour les enfants et une baby-sitter.

Je me fichais un peu plus de l’ambiance musicale (je ne danse pas, mon mec non plus et nos potes non plus), ou d’avoir des photos de grande qualité.

Y a-t-il un moment où vous avez voulu faire marche arrière ?

Non, jamais.

Avez-vous dû renoncer à des choses dans l’organisation pour rentrer dans votre budget ?

Je craignais de trop dépenser et de ne plus avoir suffisamment d’argent de côté après le mariage. Mon mari était moins inquiet à ce sujet. Si nous avons pu prévoir tout ce que nous voulions, nous avons fait appel à des “passionnés amateurs ou des professionnels débutants”, par exemple une pâtissière qui lançait son affaire, un ami DJ, une tante photographe… Nous les avons bien entendu rémunérés selon leur demande, mais cela restait beaucoup moins cher que des prestataires “pros”.

Comment avez-vous financé votre union ?

Nous avions de l’argent de côté. Ma mère et son mari ont également voulu participer à hauteur de 2000 euros, soit presque la moitié des frais. Nous n’avions pas du tout envisagé une contribution de nos familles en amont (même si nous savions qu’ils participeraient généreusement à l’urne, comme ce fut le cas pour les parents de mon mari), mais nous avons volontiers accepté. Une belle surprise.

Le jour du mariage

Est-ce que vous étiez stressée le jour J ?

Oui, j’étais très stressée depuis quelques semaines, mais encore une fois, pas d’épouser mon mari. J’avais peur de ne pas profiter, de ne pas aimer cette journée, cela a même fini par m’obséder et gâcher un peu (beaucoup) mon plaisir.

Est-ce que tout s’est passé comme vous l’aviez prévu ?

Oui et non. Tout s’est très bien passé et comme prévu, mais j’ai eu du mal à profiter. Tout est allé très vite. J’aurais voulu une cérémonie plus touchante et moins chaotique. J’avais prévu une playlist émouvante, des vœux larmoyants et drôles, ma fille de 20 mois devait rester sagement sur les genoux de ma mère.

Au bout de deux secondes, elle pleurait et nous réclamait, elle a voulu être avec nous pendant la cérémonie, elle a babillé et nous a déconcentré. Mon mari a lu ses vœux directement sur son téléphone portable…

Rétrospectivement, j’adore, c’est tellement nous. Mais, sur le coup, j’étais mortifiée. Le contrecoup a été difficile, autant d’organisation et de préparation pour ces quelques heures passées à toute vitesse… J’avais prévu d’en garder un souvenir plus net, plus ému.

Crédits : Anita Boersen

Avez-vous regretté d’avoir investi autant / pas assez dans votre union ?

Je regrette de ne pas avoir investi plus sur certains postes comme l’habillement ou la musique. Finalement, nous avons acheté les éléments déco, payé les prestataires au fur et à mesure avec nos comptes courants, ce qui a moins impacté le budget dédié que prévu. J’ai fait beaucoup de choses moi-même (avec plaisir), ce qui a beaucoup diminué les coûts, même si j’ai acheté le matériel nécessaire. Finalement, il restait beaucoup d’argent qui aurait pu être investi dans certains postes, d’autant plus que nous avons injecté cet argent dans une lune de miel prévue fin mars, début avril 2020…

Avez-vous regretté le choix des invités ? Auriez-vous aimé en inviter plus ? Moins ?

Pas du tout, c’était parfait ! Les gens se sont mélangés. Malgré l’open-bar, tout le monde est resté civilisé et joyeux jusqu’à la fin !

Crédits : Anita Boersen

Pouvez-vous citer 3 moments qui vous ont marqué pendant cette journée ? Pour quelles raisons ?

La cérémonie : Ma fille babillait et ne voulait pas rester assise sur nos genoux et courait un peu partout alors que l’élue tentait de nous marier dans le plus grand des calmes. Maintenant, je trouve ça drôle et mignon. Sur le coup, j’étais en PLS absolue.

Ma fille babillait et ne voulait pas rester assise sur nos genoux et courait un peu partout alors que l’élue tentait de nous marier dans le plus grand des calmes. Maintenant, je trouve ça drôle et mignon. Sur le coup, j’étais en PLS absolue. Les discours : Ma mère a raconté nos “débuts”. Nous sommes sortis ensemble la veille de Noël et j’ai dû rentrer en France pour passer les fêtes en famille. J’ai passé ce séjour à échanger non-stop avec celui qui allait devenir mon futur mari. Finalement, comme elle l’a dit dans son discours, c’était pour la bonne cause. Deux de mes meilleures amies avaient monté un PowerPoint avec des photos de nous à tous les âges qui résumaient notre histoire. J’ai appris qu’une d’entre elle avait passé toute une soirée seule chez mes beaux-parents pour récupérer des photos de mon mec bébé. Ça m’a beaucoup touché. Ça a renforcé un esprit “tribu” auquel nos familles respectives et nos meilleurs amis adhèrent naturellement.

Ma mère a raconté nos “débuts”. Nous sommes sortis ensemble la veille de Noël et j’ai dû rentrer en France pour passer les fêtes en famille. J’ai passé ce séjour à échanger non-stop avec celui qui allait devenir mon futur mari. Finalement, comme elle l’a dit dans son discours, c’était pour la bonne cause. Deux de mes meilleures amies avaient monté un PowerPoint avec des photos de nous à tous les âges qui résumaient notre histoire. J’ai appris qu’une d’entre elle avait passé toute une soirée seule chez mes beaux-parents pour récupérer des photos de mon mec bébé. Ça m’a beaucoup touché. Ça a renforcé un esprit “tribu” auquel nos familles respectives et nos meilleurs amis adhèrent naturellement. La fête avec les copines : j’ai très peu vu mon mec ce soir-là, même si nous avons partagé un slow alcoolisé pour notre première danse. J’ai passé la soirée à rigoler avec mes amis, et lui avec les siens. Ce “cloisonnement” était à notre image : nous avons notre cellule familiale que nous adorons et chacun nos vies sociales, même si tout le monde s’entend très bien au demeurant et que nos groupes se connaissent maintenant.

Après le mariage, le debrief

Dans quel poste de dépenses ne regrettez-vous pas d‘avoir mis le paquet ? Pourquoi ?

Je n’ai pas l’impression que nous avons mis le paquet où que ce soit. Mais je suis ravie d’avoir opté pour une formule modulable qui nous a permis d’avoir la configuration de mariage que l’on voulait, sans que l’on ait à se prendre la tête puisque tout était compris.

Si vous pouviez retourner en arrière, qu’est-ce que vous changeriez ?

Je changerai ma tenue. Celle que j’avais était vraiment jolie, mais ne me ressemblait pas du tout. Je me suis laissé influencer par les commentaires positifs, le prix. J’avais embauché une maquilleuse réputée, mais son style ne me correspondait pas non plus. J’aime les couleurs, le kitsch, là, j’étais juste “Instagrammable” pour la cérémonie, mais après deux heures, ma coiffure se faisait la malle et me grattait. On voyait mon cycliste gaine à travers la fente de ma robe, qui faisait également serpillière puisque j’avais lâché mes talons et qu’il pleuvait des cordes. Rétrospectivement, j’aurais choisi un chignon pratique, une robe plus confortable, mais moins sobre et un maquillage coloré. Cela semble anecdotique, mais quatre ans après, j’y pense encore avec pas mal d’amertume.

J’ai eu du mal à profiter, alors que si j’avais connu “la suite”, je pense que je me serais plus détendue. La veille du mariage, je pensais déjà au moment où ce serait fini et où je serai triste. J’étais persuadée que la cérémonie représentait le point culminant d’une vie de mariage, qu’ensuite tout redevenait comme avant entre nous et qu’il ne fallait pas se louper. Cette idée m’a tellement obsédée que je n’ai ÉVIDEMMENT pas profité et que je le regrette beaucoup.

Crédits : Anita Boersen

Pensez-vous que le mariage a renforcé votre couple ?

Oui, et c’est pour cela que je regrette d’autant plus d’avoir si peu profité. Pour moi, la seule différence entre un couple marié et un couple en concubinage, c’était que l’un avait fait une grosse fête et signé un papier alors que l’autre non. Il fallait donc réussir la fête, s’amuser, profiter, sous peine de ne pas profiter du fait d’être mariée. Je le voyais comme “maintenant ou jamais, et après la routine”.

J’ai donc été surprise de voir à quel point le mariage avait eu une incidence positive sur notre couple. À quel point ce statut nous plaisait au quotidien et changeait, sans que l’on puisse expliquer pourquoi, la nature de notre engagement.

Êtes-vous toujours ensemble actuellement ?

Oui

Quels sont vos futurs grands projets de couple ?

Quelques mois après le mariage, on a décidé d’avoir un deuxième enfant et notre petit garçon est arrivé en pleine période Covid. Dans la foulée, nous avons tous les deux changé de voie professionnellement, tout en affrontant chacun des défis personnels variés. Notre projet, c’est donc de profiter de ce qu’on a déjà, maintenant que les choses se posent enfin. Dans quelques années, nous avons tout de même prévu d’adopter un chien. Nous attendons que notre fils soit assez grand pour pouvoir nous dédier sereinement à ce nouveau membre de la famille qui demandera une attention constante les premiers mois.

Crédits : Anita Boersen

Est-ce que vous avez envie de partager des comptes Instagram ou autre qui vous ont aidé à préparer / ont inspiré votre célébration ?

J’ai surtout fonctionné avec Pinterest et nos prestataires étaient aux Pays-Bas.

Merci à Merijn et Chloé d’avoir partagé ce joli moment avec nous.

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Source: Madmoizelle