A l’Olympia, Lana Del Rey s’amuse en meneuse de revue pop

July 11, 2023
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Lana Del Rey en concert à l’Olympia, à Paris, le 10 juillet 2023. KRISTY SPAROW/GETTY IMAGES

Il y a encore deux semaines, aucune date parisienne n’était inscrite dans la petite tournée européenne de Lana Del Rey, commencée samedi 24 juin en Angleterre, au Festival de Glastonbury. Jusqu’à ce que la chanteuse américaine rêve une nuit qu’elle rejouait à l’Olympia. Privilège des divas… Si les propositions de son producteur français de se produire cet été dans de grandes salles comme l’Accor Arena ou Paris La Défense Arena étaient restées lettre morte, une soirée, lundi 10 juillet, dans la salle mythique du boulevard des Capucines s’est organisée à la dernière minute pour lui plaire. A la grande surprise et excitation de fans privés de sa présence depuis 2017 et un concert au festival Lollapalooza, trois ans après une apparition à Rock en Seine, fin août 2014. Son dernier concert en salle datant lui d’avril 2013, déjà à l’Olympia.

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Mis en vente lundi 3 juillet, à 10 heures du matin, les 2 000 billets se sont écoulés en quatre minutes, 420 000 personnes s’étant connectées dans la file d’attente en ligne dans l’espoir d’acheter une place (de 98 à 199 euros) pour ce concert intime (le reste des dates européennes se partageant entre arènes et festivals géants). Dimanche 9 juillet, la veille du show, une colonne bien réelle d’admirateurs s’alignait cette fois boulevard des Capucines, campant la nuit jusqu’à la rue Scribe dans l’espoir d’être, le lendemain soir, dans les premiers rangs de l’orchestre.

Cette ferveur, Lana Del Rey la doit à sa rareté, mais surtout à une carrière attisant l’admiration. Grâce à son personnage de vamp fatale de la mélancolie, à sa capacité à façonner un univers visuel et musical alliant obsessions nostalgiques et désillusion contemporaine. A sa façon de constituer une œuvre reconnaissable entre toutes, mais aussi de se renouveler, en s’affirmant de plus en plus maîtresse de son destin. Ses albums les plus récents, à l’instar de Norman Fucking Rockwell ! (2019) ou du tentaculaire Did You Know That There’s a Tunnel Under Ocean Blvd, paru en mars, n’étant pas loin d’être ses plus passionnants.

Mythologies hollywoodiennes

Celle qui, il y a dix ans, sur cette même scène, surjouait le glamour d’une starlette à l’étrangeté lynchienne, revient, à 38 ans, habillée d’une longue et sage robe fleurie de blanc, vert et jaune, les cheveux sertis de bijoux. Entre prom queen des années 1950 et princesse de conte de fées, elle semble beaucoup s’amuser en meneuse de revue, entourée d’un quatuor d’instrumentistes, de trois choristes en strass argenté et de six danseuses autant inspirées par le ballet classique, les cabarets de Las Vegas, les shows sixties de la Motown que par la gymnastique rythmique.

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Source: Le Monde