"Saison fantôme" : ces concerts et opéras qui ne seront finalement pas présentés au public... faute de moyens
La "Flûte enchantée" ou "Don Giovanni" de Mozart, "Carmen" de Bizet, "La Mort de Cléopâtre" de Berlioz... Un beau programme auquel vous ne pourrez malheureusement pas assister la saison prochaine. Le syndicat "Forces Musicales", qui représente 51 opéras et orchestres permanents sur le territoire, a publié un livret intitulé "La Saison Fantôme" : il contient 19 créations qui ne seront pas proposées au public la saison prochaine, faute de moyens et d'aides de l'État sur fond d'inflation.
Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire. Gérer mes choix J'autorise
Entre les fermetures liées à la crise du Covid, l'augmentation des factures d'énergie l'hiver dernier, les Opéras sont en souffrance. Lors de la saison écoulée, plusieurs établissements ont d'ailleurs été contraints de fermer pendant quelques semaines.
Publicité
"Les maux sont connus tant ils datent : baisse ou stagnation des financements, accroissement du nombre de nos missions... Une équation devenue quasi impossible pour nos adhérents, désormais insoutenable sur l'autel de la crise inflationniste", constate amèrement le syndicat dans un communiqué.
150 000 spectateurs et 2 000 emplois perdus
Le renoncement à ces 19 créations, pour la saison à venir, représente la perte de 150 000 spectateurs et 2 000 emplois, d'après Aline Sam-Giao, présidente du syndica t "Les Forces Musicales" et dirigeante de l'Orchestre national de Lyon : "On a annulé des spectacles qui étaient confirmés et on a dû verser des indemnités d'annulation, se désole-t-elle. "On a l'habitude de faire des choix artistiques mais il n'est pas question de ça. Là, on parle de renoncements pour des questions de crise structurelle."
Et les aides de l'État, débloquées en début d'année pour voler au secours de certaines maisons lyriques, ne suffisent pas, insiste Aline Sam-Giao : "Elles étaient destinées à une situation d'urgence de crise inflationniste sur l'énergie mais nous, on vit une crise structurelle qui dure depuis plusieurs années avec un financement des pouvoirs publics qui stagne depuis 15-20 ans".
"On perd de la diversité artistique"
Résultat, des œuvres plus confidentielles ne pourront pas bénéficier de la lumière des projecteurs, au grand dam d'Aline Sam-Giao : "On perd en diversité artistique car des œuvres plus rarement données ne verront pas le jour, comme par exemple la "Symphonie Baby Yar" de Chostakovitch sur le massacre des Ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale".
La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, est attendue mardi aux journées professionnelles du Festival d'Aix-en-Provence (4-24 juillet), l'un des plus prestigieux en matière d'opéra, pour des annonces espère le secteur.
Source: France Inter