Après dix-neuf jours, la grève au " JDD " est reconduite pour vingt-quatre heures

July 11, 2023
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Le 5 juillet 2023, à Paris, devant les locaux du « JDD », des employés manifestent leur désaccord. ALAIN JOCARD / AFP

Une nomination qui ne passe toujours pas. La rédaction du Journal du dimanche (JDD) a voté, mardi 11 juillet, la reconduction de la grève, qui arrive à son dix-neuvième jour, jusqu’à mercredi matin, pour dénoncer la nomination à sa tête du journaliste marqué à l’extrême droite Geoffroy Lejeune, a annoncé sa Société des journalistes (SDJ). La reconduction de la grève a été votée à 94 % (87 pour, 6 contre, 9 ne se prononcent pas), selon la SDJ.

« Les équipes du JDD continuent à porter leurs deux revendications. Le groupe Lagardère doit renoncer à cette nomination et doit assurer à la rédaction des garanties juridiques et éditoriales », a expliqué la SDJ dans son communiqué quotidien. Il s’agit de deux revendications auxquelles « la direction est restée sourde jusqu’ici, préférant imposer l’arrivée de Geoffroy Lejeune », a-t-elle encore déploré, en reprenant mot pour mot les mêmes termes que les jours précédents.

« Mieux protéger les journalistes »

Ancien directeur de l’hebdomadaire Valeurs actuelles, soutien du candidat d’extrême droite Eric Zemmour à la présidentielle de 2022, M. Lejeune aurait dû rencontrer la rédaction du JDD mercredi 5 juillet mais cette dernière a refusé. Le JDD n’est pas paru lors des trois derniers dimanches, une première dans l’histoire du journal. La précédente grève, en 2016, avait touché un seul dimanche.

Nombre d’observateurs voient dans l’arrivée de M. Lejeune à la tête du journal la main du milliardaire Vincent Bolloré, aux opinions réputées ultraconservatrices. Ce dernier pilote le groupe Vivendi, mastodonte des médias en France, qui compte dans son giron le groupe Canal+ et ses chaînes C8 et CNews. La nomination de Geoffroy Lejeune est survenue juste après l’accord donné sous conditions par la Commission européenne à Vivendi d’absorber Lagardère (groupe auquel appartient également Paris Match, Europe 1 et le leader de l’édition, Hachette).

Une cinquantaine de parlementaires de gauche ont, par ailleurs, signé lundi un appel de l’association citoyenne Un bout des médias pour « mieux protéger les journalistes » des actionnaires.

Source: Le Monde