Snapchat a-t-il " bidonné " sa map à la demande du gouvernement pendant les émeutes ?
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RÉSEAUX SOCIAUX - « Nous avons travaillé conjointement avec le ministère de l’Intérieur [...] les stories publiées sur la map, à la fin, c’était des gens qui se plaignaient des émeutes et des conséquences des émeutes » : cette phrase de Sarah Bouchahoua, responsable des affaires publiques France de Snapchat, en a énervé plus d’un. Le gouvernement, main dans la main avec le réseau social, aurait censuré les images des émeutes ?
Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de cet article, la réponse n’est pas simple, mais elle ne satisfera certainement pas les militants des libertés publiques. Bien sûr, Snapchat a sa propre politique de modération : sa « map », une carte libre d’accès où chacun peut consulter les « stories », donc les vidéos géolocalisées, d’anonymes du monde entier, est filtrée. La pornographie, la violence, les actes illégaux sont censés en être totalement exclus.
Mais qu’en est-il des images des émeutes qui ont embrasé la France au début du mois de juillet ? Certaines tombaient bien sûr sous le coup de ces conditions d’utilisations, mais cette déclaration laisse à penser qu’il y a eu un net excès de zèle. Surtout quand, côté gouvernement, le ministre délégué chargé de la transition numérique Jean-Noël Barrot demandait aux plateformes d’aller « un peu au-delà » des responsabilités qui étaient les leurs.
Excès de zèle
Cette pression mise sur Snapchat, Tiktok ou Facebook n’est pas nouvelle, a expliqué au HuffPost Bastien Le Querrec, juriste à l’association La quadrature du net, spécialisée dans les libertés numériques : « Un rapport de force est en train d’être créé, et la réponse de snapchat montre surtout le contexte de prise en main par le gouvernement », décrypte le spécialiste.
Le 6 juillet, le Sénat votait d’ailleurs à l’unanimité un projet de loi pour « sécuriser et réguler l’espace numérique », qui sera examiné par le parlement à la rentrée. Entre autres mesures, bloquer l’accès à la pornographie pour les mineurs, ou encore un « filtre anti-arnaque »… auxquelles un député LR a voulu ajouter la possibilité pour le gouvernement de faire retirer des contenus incitant à la violence. Un paragraphe finalement retiré, mais qui faisait écho à des propos du président Macron lui-même sur la possibilité de couper l’accès aux réseaux sociaux.
« Au moment des émeutes, le gouvernement commence à dire qu’il va travailler pour retirer des contenus », ce qu’il n’a, pour le moment, pas les moyens légaux de faire. « C’est une forme de pression sur les plateformes, parce qu’il y a le chiffon rouge d’une nouvelle loi contraignante au bout. ». A minima, on peut donc estimer que le gouvernement, dans ce bras de fer avec les plateformes, a poussé Snapchat à appliquer ses conditions d’utilisations avec la plus grande sévérité possible au moment des émeutes.
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Source: Le HuffPost