"Je n'accepte pas les propos de Bruno Retailleau sur la “régression ethnique”", cingle Aurélien Pradié

July 12, 2023
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Le député du Lot, dans les colonnes du Monde, s’inquiète d’un «effondrement de la droite gaulliste».

C’est une formule qui, à droite, n’a pas manqué de faire réagir quelques élus. À la suite des émeutes ayant embrasé la France, le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, a eu mardi cette explication sur Franceinfo : « Certes, ce sont des Français, mais ce sont des Français par leur identité. Malheureusement pour la deuxième, la troisième génération, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques.»

Au Figaro , le député LR, Alexandre Vincendet, s’était alors ému : «Quand on ramène les gens à leur couleur de peau, cela porte un nom.» Dans le camp de la droite, un autre a réagi. «Je n’accepte pas les propos de Bruno Retailleau sur la “régression ethnique” pour évoquer les émeutiers», a déclaré au Monde , Aurélien Pradié. «Le goût du politiquement incorrect, l'apparente intellectualisation des maux de la société ne peuvent pas justifier de dévoyer nos valeurs fondamentales», estime le député du Lot. Avant de conclure : «Ni Charles Pasqua, ni Philippe Séguin n'auraient toléré de tels propos. Ils auraient été fermes sur le rétablissement des valeurs et de l'ordre républicains, mais jamais ils n'auraient basculé dans un réveil de guerre des races. N'ajoutons pas à l'effondrement de la gauche celui de la droite gaulliste.»

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«Dans une famille politique, on ne torpille pas sans courage par médias interposés»

Cette nouvelle prise de position de celui que certains surnomment le «trublion de la droite» a notamment déchaîné la critique du sénateur LR, Stéphane Le Rudulier, sur Twitter : «Dans une famille politique, on se parle, on s’explique. On ne torpille pas sans courage par médias interposés le président de groupe du Sénat sans même lui parler.»

Au cours des débats sur la réforme des retraites, Aurélien Pradié a maintenu une ligne en divergence avec sa famille politique. Allant jusqu’à voter la motion de censure transpartisane pour faire tomber le gouvernement. Depuis, le jeune élu du Lot agace. Bruno Retailleau avait d’ailleurs appelé le patron de LR, Éric Ciotti, à ne pas «avoir la main qui tremble» face aux députés à l’origine de «dissonances». S’était alors sérieusement posée la question de l’exclusion d’Aurélien Pradié. Mais Éric Ciotti, en tant que chef de parti et se voulant rassembleur, s’y était opposé. L’une de ses proches soufflait toutefois, à l’époque : «A la prochaine incartade, c’est la porte de sortie.»

Source: Le Figaro