Avec la Microlino, le créneau des mini-voitures électriques s'agrandit
Par Lionel Steinmann
Publié le 12 juil. 2023 à 17:30 Mis à jour le 12 juil. 2023 à 17:45
Après plusieurs années de gestation, la Microlino arrive enfin sur le marché français. Ses concepteurs et son importateur ont présenté cette semaine à Paris cette micro-voiture électrique à la carrosserie très design, qui vise le haut de gamme d'un segment de plus en plus étoffé.
Avec sa silhouette en goutte d'eau (l'arrière est plus étroit que l'avant) et sa porte située sur la face avant du véhicule, la Microlino s'apparente clairement à l‘Isetta de BMW , dont la marque bavaroise vendit plus de 160.000 exemplaires au tournant des années 50.
De la trottinette à l'automobile
L'idée de recycler le capital de sympathie de ce légendaire « pot de yaourt » est née au sein de la famille suisse Ouboter. Le père, Wim, a connu une réussite phénoménale avec une autre renaissance, celle des trottinettes, sous la marque Micro. Ses deux fils, Oliver et Merlin, tentent eux aussi une approche alternative de la mobilité.
A première vue, la Microlino vient faire de la concurrence à l'Ami, le quadricycle dont Citroën a écoulé plus de 35.000 exemplaires en trois ans. Les deux véhicules sont tous les deux 100 % électriques, et partagent les mêmes mensurations (2,51 mètres de long pour la nouvelle venue, contre 2,41 pour l'Ami). Toutefois, ils ne boxent pas dans la même catégorie.
Le credo de Citroën avec sa mini-citadine est de démocratiser la mobilité électrique : l'Ami propose un confort rudimentaire, mais à un prix de vente extrêmement compétitif (à partir de 8.000 euros hors bonus écologique). Elle est par ailleurs accessible sans permis dès l'âge de 14 ans.
La Microlino se situe un, voire deux crans au-dessus. Grâce à un moteur puissant, la vitesse maximale (90 km/heure) est quasiment deux fois plus élevée. Ce n'est pas suffisant pour être autorisé à rouler sur autoroute, mais cela nécessite néanmoins d‘avoir un permis B ou B1. Ce qui privera la voiturette suisse de l'essentiel de la clientèle des lycéens qui font le bonheur de l'Ami.
Plus chère qu'une Dacia Spring
La Microlino offre également plus d'autonomie (de 90 à 230 kilomètres selon les versions), même si elle se recharge elle aussi sur une simple prise domestique. Elle repose sur un châssis monocoque en acier et en aluminium, plus résistant en cas de choc. Elle est également plus élégante, avec par exemple en option un toit ouvrant ou une barre lumineuse led sous le pare-brise.
Mais tout cela a un prix : à partir de 18.000 euros pour la version de base, et jusqu'à 22.400 euros pour la finition « Competizione » et une autonomie de 177 kilomètres (hors bonus de 900 euros). Bien plus cher que l'Ami, mais aussi que la Spring de Dacia , une « vraie » voiture électrique, accessible à partir de 20.800 euros, sans compter le bonus de 5.000 euros.
La Microlino s'annonce donc comme un produit de niche, ciblant une clientèle aisée à la recherche d'une mini-voiture bien mise pour se faufiler en ville, et qui a les moyens d'être sensible à l'argumentaire sur sa faible empreinte écologique. Le choix des premiers distributeurs français, positionnés sur le haut de gamme, le confirme, même si le parcours d'achat pourra se faire intégralement en ligne.
L'arrivée de la Microlino confirme le succès du créneau des mini-voitures électriques, dont l'offre est de plus en plus fournie. Chez Stellantis, Opel (avec la Rocks-e) et Fiat (la Topolino) ont désormais leur propre version de l'Ami. Aixam et Ligier, acteurs historiques du marché de la voiture sans permis, ont de leur côté musclé leur offre 100 % électrique. Renault, enfin, prépare la succession de son Twizy sous le label Mobilize en 2024.
Source: Les Échos