Lille : Les habitants de la métropole devront-ils mettre leurs vieilles voitures à la casse ?
Les annonces gouvernementales de lundi ont-elles bousculé le calendrier de mise en place d’une zone à faibles émissions (ZFE) dans la Métropole européenne de Lille (MEL) ? En théorie oui, mais dans les faits, non. Dans un an et demi, les véhicules les plus polluants seront bien proscrits sur le territoire métropolitain, avec toutefois quelques adaptations. Explications.
Lundi, le ministre de l’Ecologie, Christophe Béchu, a présenté une sorte d’aménagement du dispositif de zone à faibles émissions (ZFE), censé limiter la pollution automobile dans les grandes agglomérations et améliorer la qualité de l’air respiré par leurs habitants. Si certaines agglomérations visées (comme Paris ou Lyon) conservent bel et bien leur statut de ZFE et le calendrier de restrictions qui va avec, Lille de son côté devient une « zone de vigilance ». Un tour de passe-passe que la MEL doit à son classement parmi les 35 territoires « qui ne présentent pas de dépassement régulier des seuils réglementaires de la qualité de l’air » sans pour autant atteindre « les normes recommandées par l’OMS », selon un document du ministère de la Transition écologique. Concernant les dioxydes d’azote, la MEL dépasse depuis plus de six ans le triple du seuil maximal de 10 microgrammes par mètre cube d’air fixé par l’OMS.
Une ZFE qui est déjà dans les tuyaux
Désormais « zone de vigilance », la MEL doit toutefois mettre en place « une ZFE avant le 31 décembre 2024 », mais c’est à la collectivité de décider « du calendrier de restriction, du périmètre géographique, des catégories de véhicules, des modalités horaires », précise le ministère de la Transition écologique. Et, en théorie, à cette date, seuls les véhicules non inclus dans la classification Crit’Air (mis en circulation avant 1996) seront bannis de cette ZFE.
Cette obligation, la MEL n’aura aucun mal à la mettre en œuvre, puisque la création de sa ZFE a été votée en avril 2022, avec une mise en place « au plus tard au 31 décembre 2024 ». En novembre de la même année, le président de la MEL, Damien Castelain, avait même acté l’élargissement du périmètre de la ZFE-m à l’échelle des 95 communes de la métropole, « avec comme véhicules cibles les porteurs de vignettes Crit’Air 4 et 5 ». Soit des restrictions qui vont au-delà des préconisations du ministère annoncées, lundi.
Alors la MEL va-t-elle rétropédaler ? On devrait en savoir davantage en fin d’année à ce sujet, avec la mise au vote d’une délibération « actant les principes opérationnels de la future ZFE-m » et son calendrier de mise en œuvre. Cela fait, au 1er janvier 2025 commencera une « étape d’information et de pédagogie » de six mois « préalable au déclenchement du dispositif de contrôle sanction ». Et, pour ne pas pénaliser les propriétaires de vieilles voitures polluantes qui n’ont pas forcément les moyens d’acheter un véhicule propre, la MEL va réfléchir à mettre en place des mesures proposées par France Urbaine, comme « instaurer des dérogations ''petit rouleur'' ».
Source: 20 Minutes