À Japan Expo, la culture japonaise invite la coréenne
Après deux annulations consécutives pour cause de pandémie, le festival a lieu de jeudi à dimanche au Parc des expositions de Paris Nord Villepinte dans un espace de 140.000 m².
Le grand festival de culture japonaise à Paris, Japan Expo, tend la main cette année à sa voisine sud-coréenne, invitée qui attire de plus en plus de fans entre la déferlante de la K-pop et la percée des webtoons. Japan Expo, de jeudi 13 à dimanche 16 juillet, c'est 140.000 m² d'exposition au Parc des expositions de Paris Nord Villepinte. Après deux annulations consécutives pour cause de pandémie, cet immense festival avait attiré 254.000 visiteurs en 2022. Il projette une fréquentation en légère hausse, jusqu'à 258.000 personnes. L'entrée peut s'élever à 30 euros par jour et 80 euros pour les quatre jours en fonction de la date de réservation. Mais ni le prix, ni le bruit et la chaleur qui caractérisent l'événement ne rebutent les fans qui viennent de toute la France et au-delà.
«Pour un visiteur qui vient tous les ans, il y a toujours des nouveautés. Et le Japon s'est rouvert, ce qui enrichit notre programmation», dit à l'AFP l'un des fondateurs du festival, Thomas Sirdey. Face à la pandémie de Covid-19, les auteurs de manga étaient encore réticents à faire le voyage en 2022. Ils seront nombreux cette fois-ci, avec comme «invité d'honneur» Tsukasa Hojo, le créateur de Nicky Larson et Cat's Eyes, qui sera bientôt adapté sur TF1. Une reconstitution du café Cat's Eyes, sur 400 m², est à visiter. L'autre invité, officieux celui-là, est la Corée. Après le succès mondial de la K-Pop, la percée du cinéma et des séries coréens, c'est dans la bande dessinée que la culture coréenne tente de s'imposer. Webtoon coréen contre manga japonais: la rivalité existe, mais les lecteurs en général lisent les deux. L'agence gouvernementale sud-coréenne de promotion de la culture à l'étranger (Kocca) estime à «plus de deux millions» le nombre de lecteurs français de webtoons, formats de BD nés sur mobile.
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400 artistes
Un festival dans le festival, baptisé Amazing, regroupe à Villepinte tout ce qui n'est pas le Japon. Et la Corée y tient une grande place. Le géant coréen Naver, avec sa plateforme Webtoon, mise gros, par exemple, avec un stand imposant pour celui qui se revendique «leader mondial des plateformes de bandes dessinées numériques». Pour ce groupe né d'un portail internet, reste à démontrer que le succès sur mobile peut se transformer en ventes en librairie, là où le manga est maître. Il vient de signer un partenariat avec l'éditeur français Michel Lafon. Amazing n'est pas le principal pôle d'attraction de Japan Expo, mais «commence à prendre un peu plus de place», confie-t-on dans l'organisation du festival. Sur les près de 400 artistes de Japan Expo (dessinateurs, musiciens, comédiens, danseurs, etc.), 42 s'y produiront. «Pour nous, venus du Japon ou d'ailleurs, ils représentent la pop culture», selon Thomas Sirdey.
«À l'origine on voulait faire du manga et de l'anime, et puis promouvoir toute la culture japonaise traditionnelle. Aujourd'hui on a cette chance de pouvoir aborder tous les sujets, auprès d'un public jeune qui vient de loin pour ça», ajoute-t-il. Plus de la moitié des visiteurs habitent en dehors de la région parisienne. Ils dépensent quelque 140 euros sur place en moyenne. Et c'est sans compter les sommes investies par les amateurs de cosplay pour leurs tenues, qui font le charme du festival.
Source: Le Figaro