La rectrice de Versailles rejoint un groupe privé d’enseignement supérieur

July 13, 2023
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La rectrice de l’académie de Versailles, Charline Avenel, et le ministre de l’éducation nationale, Pap Ndiaye, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le 23 mai 2022. GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Son arrivée avait fait grand bruit, son départ en fait tout autant. A l’issue du conseil des ministres, jeudi 13 juillet, Charline Avenel, rectrice de Versailles, quitte ses fonctions pour rejoindre la direction générale d’un groupe d’enseignement supérieur privé lucratif nommé Ionis. Un transfert d’autant plus remarqué qu’il s’inscrit dans une journée particulière, où la fonction publique fête les 40 ans de la création de son statut, par la loi Le Pors du 13 juillet 1983.

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Née en 1978, l’énarque assume sa différence, voire la cultive, depuis sa nomination par Emmanuel Macron – tous deux sont issus de la même promotion de l’ENA – à la tête de la plus grande académie de France, en octobre 2018. « Quand je suis arrivée, je n’étais pas comme la plupart des recteurs : une femme plutôt plus jeune que la moyenne et avec quelques traits d’humour !, relate Charline Avenel. Tout cela en ayant un profil de connaisseur de l’éducation, puisque mon premier poste était au ministère des finances, en charge du budget de l’éducation et de l’enseignement supérieur, avant de rejoindre le cabinet de Valérie Pécresse au ministère de l’enseignement supérieur, puis le secrétariat général de Sciences Po. »

Pour rendre possible cette entrée dans la fonction de recteur, un décret, fort commenté, avait été pris en conseil des ministres trois semaines plus tôt, permettant de porter de 20 % à 40 % les postes de recteur pouvant être occupés par des personnels non titulaires de l’habilitation à diriger des recherches – le plus haut diplôme universitaire. Le décret avait supprimé au passage une autre condition, que ne remplissait pas Charline Avenel : justifier de dix ans d’expérience dans l’éducation, la formation ou la recherche, ou de trois ans d’expérience comme directeur d’administration centrale, ou avoir exercé les fonctions de secrétaire général de ministère.

« Une continuité plus qu’une rupture »

Forte d’une expérience de quatre ans et demi passés à Versailles, la haute fonctionnaire aurait naturellement pu embrasser la fonction dans une autre académie, à l’occasion du mouvement de recteurs décidé par le président de la République ce jeudi. Mais telle n’était pas sa volonté. « Ce que j’ai accompli était au plus de ce que je pouvais faire dans l’action publique, explique-t-elle. J’ai eu de jolies propositions du président de la République pour des fonctions territoriales, mais je n’y ai pas souscrit car je ne suis pas mobile en dehors de l’Ile-de-France. On fait des choix, y compris quand on a des carrières à forte visibilité, qui sont motivés par le sens des priorités et il est important de pouvoir le dire publiquement. »

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Source: Le Monde