Pourquoi la Bretagne échappe-t-elle à la canicule ?
Le privilège de l‘air marin fait le bonheur des Bretons, alors que des vagues de chaleurs extrêmes frappent une partie de l’Europe. En France, une nouvelle hausse des températures a débuté, dès ce lundi, « sur la Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse » et s’étendra « au Languedoc-Roussillon », selon Météo France. Mardi, sept départements sont placés en vigilance orange canicule.
\ud83c\udf21\ufe0fEpisode caniculaire se développant dans le quart sud-est ces prochains jours, avec un pic attendu mardi et mercredi.🟠 #VigilanceOrange #canicule Restez informés \u25b6\ufe0f https://t.co/CSYEovTI83 pic.twitter.com/dOwAJvJyCi
Globalement, c’est une partie de l’hémisphère nord qui est concernée . Et la Bretagne dans tout ça ? En cette deuxième partie du mois de juillet, la région « reste dans le flux océanique avec des valeurs de saison », annonce Météo Bretagne .
En Europe, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. « Les épisodes de fortes chaleurs ou caniculaires ne peuvent pas toucher un continent tout entier en même temps », explique Franck Baraer, climatologue chez Météo France . Tout est une question de vent. La circulation des masses d’airs sur le Vieux Continent explique que certains soient touchés et d’autre non. Elles se déplacent en suivant « le principe des vases communicants ».
Concrètement, les vagues de chaleur qui touchent notamment l’Espagne sont « liées à des remontées d’air saharien au Sud, qui viennent d’Afrique du Nord. Forcément de l’autre côté, c’est de l’air océanique qui descend en latitude. C’est très classique comme situation », précise le climatologue.
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« Pour qu’il fasse très chaud en Bretagne, la première condition, c’est que le vent ne vienne pas de la mer », affirme Franck Baraer. Les vents frais qui viennent du Nord ou de l’Ouest nous épargnent donc des canicules. La seule façon que la péninsule bretonne subisse ces chaleurs tant redoutées, c’est que le vent vienne du Sud-Est. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé l’été dernier. Les habitants d’Ouessant se rappellent sûrement encore de cette journée du 18 juillet 2022, où le mercure avait grimpé jusqu’à 31°C. Du jamais vu sur l’île. Durant cet été-là, le vent venait du Sud-Est. C’était une masse d’air chaud qui avait traversé l’Espagne en longeant la façade atlantique, pour finir sur la région.
« Les températures augmentent progressivement »
Pas de réchauffement climatique en Bretagne ? Évidemment, un épisode météorologique sur un mois ne peut pas suffire à tirer de telles conclusions. « On ne va pas passer au climat de l’Andalousie en un clin d’œil. Les températures augmentent progressivement », prévient Franck Baraer.
Pour traiter les données disponibles, l’Organisation météorologique mondiale recommande de caractériser le climat d’un territoire par des statistiques calculées sur trente ans. « L’augmentation de la température est surtout ressentie par les thermomètres. L’être humain a une perception très particulière de la météo et du climat. Il ne se souvient pas de tout. » Selon l’Observatoire de l’environnement en Bretagne, la région connaît « une hausse générale des températures. Globalement, en trente ans, les températures gagnent 1°C en moyenne annuelle ».
« Il n’y a pas un climat breton, mais une multitude de climats bretons »
Dans les Côtes-d’Armor, les averses et le ciel gris ont rythmé ce début de mois de juillet. Tandis que dans le golfe du Morbihan, le ciel était plutôt ensoleillé avec des températures agréables. Franck Baraer explique qu’il « n’y a pas un climat breton, mais une multitude de climats bretons. Parmi les régions les plus chaudes en Bretagne, il y a bien sûr le bassin de Rennes, qui a un climat continental. Dans ce bassin, l’air chaud stagne ». Et en Bretagne du Sud, il fait plus chaud qu’en Bretagne du Nord, « c’est bien connu ».
Source: Le Télégramme
