Festival de Cornouaille à Quimper : une édition de légende pour ses 100 ans
Pour son centième anniversaire, le Festival de Cornouaille, qui se tiendra à Quimper du 19 au 23 juillet, propose un recentrage sur ce qui fait son essence : la culture bretonne. Si la jeune garde montrera l’étendue de son talent, elle ne serait rien sans ces légendes de la musique invitées à se produire cette année : Alan Stivell, Dan Ar Braz, Denez, Gilles Servat et Jean-Pierre Riou, de Red Cardell.
Tous ces artistes sont d’accord pour saluer ce cap plutôt radical. « Quelles que soient les raisons, c’était le choix à faire. Je n’ai rien contre Enrico Macias ou encore Vianney mais je trouve ça bien que le festival ne se disperse pas », s’enthousiasme le Quimpérois Dan Ar Braz, qui a montré que guitare électrique et musique bretonne faisaient plus que bon ménage. « Pour fêter ses 100 ans, je trouve que c’est une bonne idée de se concentrer sur ce qui fait sa force », corrobore Denez, précurseur qui a réussi le mariage entre gwerz et electro au passage de l’an 2000.
« C’est un choix très important. La culture bretonne a besoin de ça et nous d’elle », analyse Gilles Servat, auteur et compositeur de « La Blanche Hermine » devenue un symbole de l’identité bretonne. Pour Jean-Pierre Riou, le leader du groupe Red Cardell, un des piliers du rock celtique : « C’est la vocation même du festival. Ce recentrage pour la 100e est cohérent et ça fait une affiche qui a vraiment de la gueule ».
Cette année, le défilé est gratuit, un pass à 10 € permet d’assister à tous les concerts et festoù-noz donnés sur la place de la Résistance. « C’est un beau cadeau quand même. J’espère que les gens sauront s’en rendre compte. On parle du pouvoir d’achat, et là, le festival propose un tas de choses pour pas cher. C’est formidable », salue Dan Ar Braz.
Quand je n’y participais pas, j’y étais systématiquement.
Alan Stivell
Des souvenirs inoubliables
Tous ces artistes de renom ont une relation très particulière au Festival de Cornouaille. « J’y ai participé, en tant que sonneur du Bagad Bleimor, dès le début des années 60. Quand je n’y participais pas, j’y étais systématiquement, avec l’immense joie d’y retrouver les copains et un sentiment particulier pour ma capitale régionale, se souvient Alan Stivell qui a, tout bonnement, révolutionné la musique bretonne. Je m’y suis, bien sûr, produit maintes fois depuis ». Il garde un souvenir inoubliable de son premier concert en la cathédrale Saint-Corentin dans les années 80. « C’est donc beaucoup d’émotion que je partagerai avec le public ce 22 juillet », promet-il.
Pour Denez, c’est sa prestation en 2018, avec Yann Tiersen et Ronan Le Bars, sur « E ti Eliz Iza », qui l’a marqué. « C’était un moment magique avec deux musiciens extrêmement talentueux ».
100 ans de plus
Jean-Pierre Riou, quant à lui, garde intacte l’image de son concert avec les chanteuses ukrainiennes du groupe Gourtopravci, en 2008. Dan Ar Barz et Gilles Servat partagent, eux, le même souvenir mémorable : « L’Héritage des Celtes », en 1993. Ou, plus précisément, la répétition générale la veille. « C’était un chantier énorme. On était à la bourre de tous les côtés. C’était un gentil bordel mais on y est arrivé », se rappelle Dan Ar Braz.
Source: Le Télégramme