Cantines trop chères, finances fragilisées : Strasbourg épinglée par l'Institut Montaigne, la mairie conteste
Strasbourg mauvaise élève en terme d'investissements verts et du prix des cantines ? C'est ce que pointe un rapport de l'Institut Montaigne publié ce lundi 17 juillet, après une comparaison avec 11 autres grandes villes françaises : Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Nice, Paris, Rennes, et Toulouse. Des résultats contestés fermement par la mairie de Strasbourg.
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Des cantines très chères ?
Selon l'institut, sur les 12 villes étudiées, Strasbourg est la ville où le prix du repas est le plus élevé : 5,80 euros pour une famille à quotient familial moyen. C'est deux fois plus cher qu'à Lille, par exemple.
"Mais on ne peut pas comparer les choux et les carottes !" réplique le premier adjoint à la maire de Strasbourg, Syamak Agha Babaei, qui dénonce une méthodologie malhonnête. Car chaque ville fixe des tarifs différents en fonction des quotients familiaux. Ce qui fait qu'en moyenne, un repas coûte 3,50 euros dans une cantine strasbourgeoise.
Autre point noir pointé par le rapport : la part de produits biologiques dans les repas. Là aussi, Strasbourg est la plus mauvaise élève des grandes villes françaises étudiées par l'Institut avec 30% de produits biologiques contre 43% en moyenne.
Sur ce point, la mairie assume et confirme ce chiffre, mais promet de progresser en changeant de contrat avec ses prestataires, pour atteindre les 50% dès l'année prochaine.
Peu d'investissements verts ?
Le rapport de l'Institut Montaigne s'en prend également aux investissements verts de la mairie écologiste. Huit pourcents du budget municipal y sont consacrés, selon l'Institut, le pourcentage le plus faible parmi les mairies vertes étudiées. Grenoble, par exemple, y consacre 20% de son budget. C'est 9% pour la ville LR de Toulouse.
Mais ces chiffres sont tout simplement faux, pour le premier adjoint Syamak Agha Babaei. "Ils ont fait un travail bâclé !", tacle-t-il, avançant le chiffre de 20% du budget consacré aux dépenses d'investissement en faveur de la transition écologique.
Quand au risque de progression de l'endettement pointé par le rapport, la mairie assume : "C'est notre ligne depuis le début. Il vaut mieux s'endetter aujourd'hui que de laisser aux générations futures une dette sociale et écologique."
"Soit ils mentent, soit ils n'ont pas regardé les chiffres"
Plus largement, l'élu dénonce le manque de sérieux de l'étude : "Ils disent que l'investissement est en baisse, mais s'ils regardaient les documents de la ville, qui sont publics, ils verraient que ce n'est pas le cas", note-il, en s'interrogeant sur l'objectif du think tank : "Qu'ils soient libéraux, proches de Nicolas Sarkozy et d'Emmanuel Macron, c'est une chose, mais il faut faire les choses bien. Soit ils mentent, soit ils n'ont pas regardé les chiffres. Je ne veux pas les traiter de menteurs, mais il y a un grave problème de méthodologie de travail."
Il prévoit d'envoyer un courrier à l'institut pour faire remonter ce qu'il considère être des manquements dans le rapport.
Source: France Bleu