Procès Wirecard : l'un des fugitifs les plus recherchés d'Europe, Jan Marsalek, sort de son silence
Jan Marsalek est recherché par Interpol et introuvable depuis qu'il a quitté l'Allemagne en juin 2020. Il se trouverait à Moscou sous une fausse identité, protégé par les services de renseignement russes.
En cavale depuis juin 2020, l'Autrichien Jan Marsalek, acteur central du vaste scandale financier qui a mené la société allemande Wirecard à la faillite, est sorti de son silence, a-t-on appris mardi de source judiciaire. Le tribunal de Munich, qui juge depuis le 8 décembre dernier des responsables présumés de cette fraude retentissante, a reçu une lettre de l'avocat de Jan Marsalek, a indiqué à l'AFP un porte-parole du tribunal, confirmant un article paru dans l'hebdomadaire allemand Wirtschaftswoche.
«Le plus grand scandale financier allemand»
Le porte-parole du tribunal n'a pas précisé le contenu de la lettre. Contacté par l'AFP, l'avocat de Jan Marsalek, Frank Eckstein, a déclaré laconiquement: «nous nous sommes exprimés sur différentes facettes (de l'affaire, ndlr) et sur différentes personnes». Personnage sulfureux et mystérieux, Jan Marsalek, âgé de 43 ans, est recherché par Interpol et introuvable depuis qu'il a quitté l'Allemagne précipitamment, en juin 2020. Il se trouverait à Moscou sous une fausse identité, protégé par les services de renseignement russes, selon une investigation journalistique internationale parue en 2022.
Selon l'hebdomadaire Wirtschaftswoche, Jan Marsalek, qui occupait les fonctions de directeur des opérations de Wirecard, n'a pas pris concrètement position sur les faits qui lui sont reprochés dans le courrier adressé au tribunal. L'ex-PDG de Wirecard, Markus Braun, et d'autres responsables présumés comparaissent depuis décembre dernier devant la justice pénale à Munich pour le plus important scandale financier ayant ébranlé l'Allemagne qui a mené à la faillite en 2020 la société de paiements en ligne Wirecard. Les audiences de ce procès-fleuve sont prévues jusqu'en 2024 au moins.
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Fleuron de la finance numérique s'étant hissé parmi les valeurs de l'indice Dax, qui regroupe l'élite boursière allemande, Wirecard s'est effondré en juin 2020 lorsque ses dirigeants ont avoué que 1,9 milliard d'euros d'actifs, soit un quart de la taille du bilan, n'existaient pas en réalité. Cette faillite a constitué «le plus grand scandale financier» ayant jamais touché le pays, avait reconnu le ministre des Finances de l'époque, Olaf Scholz, aujourd'hui chancelier d'Allemagne.
Source: Le Figaro
