Violences policières, " haine religieuse "… La France sous le feu des critiques à l’ONU

May 01, 2023
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Attaques contre les migrants, profilage racial, violences policières... La France a été critiquée ce lundi à l’ONU, qui examinait la situation des droits de l’Homme dans le pays. Les 193 États membres des Nations unies doivent régulièrement rendre compte de la situation des droits humains sur leur territoire et se soumettre aux recommandations de leurs pairs. Un grand nombre de pays, y compris les États-Unis mais également la Tunisie, ont appelé la France à davantage combattre les violences et les discriminations raciales.

« Nous recommandons à la France d’intensifier ses efforts pour lutter contre les crimes et les menaces de violence motivés par la haine religieuse tels que l’antisémitisme et la haine antimusulmane », a déclaré la représentante américaine, Kelly Billingsley. Le Brésil, ainsi que le Japon, ont déploré « le profilage racial par les forces de sécurité » et l’Afrique du Sud a appelé la France à « prendre des mesures pour garantir des enquêtes impartiales par des organes extérieurs à la police dans tous les cas d’incidents racistes impliquant des policiers ».

A l'#UPR43, les Etats ont recommandé à la France de

-empêcher un usage excessif de la force par les forces de l’ordre lors des manifestations

-enquêter sur les violations présumées commises par les forces de l'ordre

-former régulièrement ces forces à la gestion des manifestations — UN Human Rights Council (@UN_HRC) May 1, 2023

La ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la diversité, Isabelle Rome, qui conduisait la délégation française, n’a pas directement répondu à chaque critique mais a comparé le racisme et l’antisémitisme à « un poison pour la République ».

Violences policières

Les violences policières au cours d’opérations de maintien de l’ordre, en particulier de manifestations, ont été mises en exergue par plusieurs délégations comme la Suède, la Norvège et le Danemark. Celle du Liechtenstein a réclamé une enquête indépendante sur ces excès, le Luxembourg que la France « repense » sa politique en matière de maintien de l’ordre tandis que la Malaisie veut que les responsables « soient punis ».

La Russie, le Venezuela et l’Iran, trois pays dont les graves violations des droits de l’homme sont régulièrement condamnées par l’ONU et les organismes de défense des droits humains, ont aussi choisi de plus particulièrement s’en prendre aux violences policières. « Nous sommes préoccupés par les mesures dures et parfois violentes visant à disperser des citoyens pacifiques », a lâché la représentante russe, Kristina Sukacheva. En France même, les critiques se sont multipliées contre le recours à la force jugé excessif ces derniers mois envers les manifestants opposés à la réforme des retraites.

Pendant la session des réponses de la délégation française, Sabrine Balim, une conseillère juridique du ministère de l’Intérieur, a fait valoir que « l’usage de la force » était « strictement encadré (…) et, en cas de faute, sanctionné ». En outre, elle a rappelé que les membres des forces de l’ordre avaient obligation de porter un numéro d’identification individuel « afin d’assurer une visibilité et une traçabilité de leurs actions ». Une obligation pas toujours respectée et le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin a exigé qu’il soit porté « en toutes circonstances ».

Inquiétudes pour les Jeux olympiques

Plusieurs États ont également exhorté la France à œuvrer en faveur de la défense des droits des femmes, certains, comme l’Espagne et le Royaume-Uni, mettant l’accent sur les violences conjugales. D’autres pays ont insisté sur les droits des femmes musulmanes, comme la Malaisie qui a appelé la France à « rapidement » modifier les lois leur interdisant de se couvrir le visage dans les espaces publics.

Source: Le Parisien