Marc Ferracci, soupçonné de conflit d’intérêts, renonce à être corapporteur du projet de loi Plein-emploi

July 19, 2023
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LUDOVIC MARIN / AFP LUDOVIC MARIN / AFP

POLITIQUE - Le député macroniste Marc Ferracci a annoncé ce mercredi 19 juillet qu’il renonçait à la fonction de corapporteur du projet de loi « pour le plein-emploi », après des accusations d’un potentiel conflit d’intérêts, qu’il conteste.

« J’ai été visé ces derniers jours par une campagne de diffamation affirmant que je tirerais un bénéfice personnel de la réforme de France Travail. Cette campagne a été relayée par des parlementaires », a déclaré le député devant la commission des Affaires sociales de l’Assemblée.

« Compte tenu des actions en justice que j’ai d’ores et déjà lancées et que je pourrais continuer de lancer, je souhaite pouvoir défendre ma probité, mon honneur sereinement et sans que les oppositions en profitent pour perturber l’examen du texte », a justifié l’élu Renaissance des Français de Suisse et du Liechtenstein, mis en cause par le site d’information Blast pour un possible conflit d’intérêts.

Pourtant le déontologue de l’Assemblée, qu’il avait consulté, lui avait indiqué qu’il pouvait bien être rapporteur sur la partie du projet de loi dédiée aux droits et devoirs des demandeurs d’emploi. Il a été remplacé mercredi par Christine Le Nabour.

Ferracci n’exclut pas une plainte pour diffamation

Blast avait affirmé que l’évolution de Pôle emploi, demain France Travail, « va bénéficier personnellement à Pierre Ferracci », père de Marc Ferracci, ainsi qu’à ce dernier, ce qu’il récuse. Pierre Ferracci est à la tête du puissant groupe Alpha de conseil aux comités d’entreprise, et Marc Ferracci détient 35 % des parts de la holding de son père.

« Je privilégierai toujours l’intérêt général à mes intérêts personnels. J’ai œuvré pendant toute ma vie professionnelle pour faire progresser le travail et l’emploi », a souligné Marc Ferracci devant ses collègues.

Lundi, il avait annoncé son intention de déposer plainte pour diffamation. Les accusations portées « m’ont causé un tort considérable, en portant atteinte à ma probité et à mon honneur », écrivait-il dans un communiqué.

Plusieurs élus ont salué sa décision de se retirer, dont le socialiste Arthur Delaporte qui avait saisi aussi le déontologue : « ce geste vous honore », lui a-t-il dit. « Se priver de son expertise et de sa compétence, c’est quelque chose qui nous manquera », lui a rendu hommage Philippe Vigier (MoDem). « Attention aux hommes et aux personnes », a averti un autre élu de la majorité.

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Source: Le HuffPost