Remaniement : Aurore Bergé remplace Jean-Christophe Combe au ministère des Solidarités

July 20, 2023
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PORTRAIT - Longtemps désireuse de devenir ministre, la patronne des députés Renaissance tient sa revanche et remplace Jean-Christophe Combe. Adepte des «coups» politiques, l’élue de 36 ans devra se plier à la solidarité gouvernementale.

Difficile de répondre aux questions indiscrètes à quelques heures d’une nomination au gouvernement. Mercredi midi, à l’Assemblée nationale, Aurore Bergé tente d’esquiver les multiples interpellations des journalistes parlementaires sur le remaniement : «Le président de la République et la première ministre feront les bons choix», assure-t-elle. Parle-t-elle pour elle-même ?

À défaut d’obtenir les fonctions dont elle rêvait, la Culture ou l’Éducation nationale, la patronne des députés Renaissance se voit enfin consacrée au gouvernement. Nommée jeudi ministre des Solidarités en remplacement de Jean-Christophe Combe - au profil jugé trop peu «politique», à l’inverse de sa successeure -, l’élue des Yvelines a longtemps attendu son heure.

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Pour ne pas avoir figuré dans l’équipe de Jean Castex à l'été 2020, elle a essuyé quelques larmes dans les jardins de Matignon. La scène a suscité des railleries en macronie, tout comme ses revirements passés, jugés opportunistes - de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron, en passant par François Fillon et Alain Juppé.

À 36 ans, Aurore Bergé tient sa revanche. Avec la mission délicate, depuis son ministère, de mettre en œuvre une ambitieuse promesse d’Emmanuel Macron : le versement des aides sociales «à la source». Charge à elle de remettre aussi à l’ordre du jour le texte sur le grand âge, reporté mardi sine die de l’agenda de l’Assemblée. Deux tests pour cette femme jusqu’alors habituée à d’autres dossiers - parmi lesquels l'audiovisuel, les droits des femmes et la laïcité, dont elle défend une vision stricte.

«Plus de pouvoir»

Réputée «cash» et adepte des «coups» politiques, cette ex-communicante devra se plier à la solidarité gouvernementale. Ces derniers mois, ne se targuait-elle pas de disposer à son poste de «beaucoup plus de pouvoir et de liberté que la plupart des ministres» ?

Aurore Bergé le sait : ses relations sans affect avec Emmanuel Macron l’excluent du club restreint des proches compagnons de route du chef de l’État. Mais elle pourra s’appuyer sur d’autres soutiens au sein de l’exécutif. À commencer par son ami Gabriel Attal et par Gérald Darmanin, qui dit apprécier en elle une macroniste «très solide, très militante».

«Elle fait 26 heures sur 24. Elle dort politique, elle pense politique», raconte son voisin de circonscription, le député (Renaissance) Karl Olive. Son premier vice-président, le Parisien Sylvain Maillard, se prépare déjà à lui succéder à la tête des 171 députés Renaissance, sur fond de majorité relative.

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Dans l’Hémicycle de l’Assemblée, où elle se livre à de vives attaques contre les Insoumis et les lepénistes, la nouvelle ministre s’apprête à faire face à des oppositions promptes à lui répliquer. Comme le 8 juin dernier, après l’attaque d’Annecy, quand elle a appelé à ce que «l'humanité» supplante le débat sur les retraites. Elle s’est immédiatement vue accusée d’«instrumentalisation politique».

Au risque de faire des faux pas, Aurore Bergé revendique ce rôle de «sniper» aux avant-postes. «On prend la place et on l'occupe», aimait-elle à répéter, à la présidence du groupe majoritaire. Pour elle, le «on» a enfin valeur de «je».

Source: Le Figaro