Remaniement : Aurore Bergé nommée ministre des solidarités et des familles

July 20, 2023
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Aurore Bergé, ministre des solidarités et des familles (au centre), et Fadila Khattabi, ministre des personnes handicapées (à droite), entourées de leurs prédécesseurs, Geneviève Darrieussecq (à gauche) et Jean-Christophe Combe, lors de la passation des pouvoirs, à Paris, le 20 juillet 2023. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE »

Son impatience était telle, que dès mardi 18 juillet au soir, Aurore Bergé trinquait avec une poignée de députés macronistes, dans les jardins de l’hôtel de Lassay, la résidence officielle de la présidence de l’Assemblée nationale, pour fêter son entrée au gouvernement. C’est désormais officiel. Jeudi 20 juillet, l’actuelle présidente du groupe Renaissance au Palais-Bourbon, qui a longtemps rongé son frein dans l’espoir d’obtenir un portefeuille ministériel, a été nommée au poste de ministre chargée des solidarités et des familles, prenant la place de Jean-Christophe Combe. L’ancien directeur général de la Croix-Rouge était désigné, depuis plusieurs mois, comme l’un de ces ministres issus de la société civile n’ayant pas réussi à gagner en envergure politique.

Aurore Bergé deviendra aussi la ministre de tutelle de la nouvelle ministre déléguée chargée des personnes handicapées, Fadila Khattabi. L’actuelle présidente Renaissance de la commission des affaires sociales remplace la centriste du MoDem, Geneviève Darrieussecq.

A quelques heures de sa nomination, mercredi midi, Mme Bergé avait insisté devant l’Association des journalistes parlementaires sur sa bonne entente avec la cheffe du gouvernement, Elisabeth Borne. « Je travaille avec la première ministre main dans la main depuis un an », a-t-elle assuré, saluant « sa force de caractère » et « de travail ». A ses yeux, la locataire de Matignon a « gagné le respect des députés de la majorité ».

Cette transfuge de la droite – elle a adhéré à l’UMP à l’âge de 16 ans – a rejoint la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron en février 2017, en pleine affaire Fillon. Députée des Yvelines depuis 2017, Aurore Bergé avait été élue au lendemain des élections législatives de 2022 à la tête d’un groupe Renaissance déboussolé par la perte de la majorité absolue. Du jour au lendemain, les macronistes ont perdu leurs principaux poids lourds au Palais-Bourbon, du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, au président du groupe, Christophe Castaner.

« Une exfiltration »

Une débâcle qui s’est muée en une occasion politique pour la première femme élue à la tête du groupe le plus important de l’Assemblée (171 députés). Aurore Bergé, 36 ans, s’est rapidement entourée d’une dizaine de députés Renaissance, le plus souvent issus de la droite, provoquant de nombreuses crispations au sein d’un groupe dont le barycentre reste encore aujourd’hui au centre gauche. « Fonctionnement clanique », « présidence autoritaire », « absence de débat interne »… Tout au long de cette première année de législature, les critiques ont fusé au sein du camp présidentiel, à l’encontre d’une présidente jugée clivante, au point que certains voient en sa nomination au gouvernement « une exfiltration ».

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Source: Le Monde