Une centaine de chats, des chiens… et un cochon vont emménager dans une villa à 1,5 million d’euros
Une centaine de chats, des chiens… et un cochon vont emménager dans une villa à 1,5 million d’euros
Par l’édition du soir.
Une bienfaitrice a légué à une association de défense des animaux une magnifique villa de 300 m², située à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), à condition qu’elle l’aménage pour accueillir des chats. D’importants travaux doivent être lancés pour exaucer cette dernière volonté. Ce type de succession n’est pas si rare… mais pas toujours facile à mettre en œuvre.
L’histoire fait curieusement penser aux Aristochats, le célèbre dessin animé de Walt Disney, dans lequel la richissime propriétaire d’une maison parisienne décide de léguer sa fortune à ses chats. Elle a d’ailleurs commencé comme un conte de fées, pour l’Alliance pour le respect et la protection des animaux (Arpa), basée à Nice.
Comme le relate le quotidien Nice-Matin, cette association recherchait de longue date un local pour accueillir les animaux qu’elle recueille tout au long de l’année. En 2020, ses responsables étaient sur le point de signer un compromis de vente, lorsqu’ils ont reçu le courrier d’un notaire. Ils ont alors appris qu’une habitante de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) récemment décédée avait choisi de faire de l’Arpa son légataire principal… et de lui léguer une villa de 300 m² et son terrain de 500 m². Des biens d’une valeur totale d’un million et demi d’euros !
Selon le journal, en plus de l’entretien de sa tombe, la bienfaitrice a inscrit une condition dans son testament pour céder sa maison à l’association : qu’elle devienne un lieu d’accueil pour les chats.
« C’est un don fabuleux »
Trois ans plus tard, l’association s’apprête à exaucer les dernières volontés de la défunte. Ce n’est pas une mince affaire. Le chantier pour réaménager la bâtisse est estimé à 400 000 €. « C’est un don fabuleux, je veux que ça change le quotidien des chats », commente Anne-Marie David, directrice de l’Arpa. Contactée par l’édition du soir, elle tient à rendre hommage à cette bienfaitrice, tout en expliquant que ce cadeau ne tombe pas tout cuit dans le bec de son association. « Ce n’est pas parce qu’on a reçu ce legs que l’on est riches, l’argent de cette maison n’est pas sur notre compte. On a dû se battre pour trouver des fonds pour la rénovation. » En plus des dons de particuliers, l’association a pu compter sur la générosité de la fondation de l’hôtel niçois Negresco.
À terme, l’Arpa souhaite héberger dans cette villa une centaine de chats sur deux niveaux, avec du mobilier ludique et des cabanes extérieures. Mais ce ne seront pas les seuls animaux à profiter du palace. L’association annonce qu’elle hébergera aussi neuf chiens (pour ne pas dépasser la limite qui ferait de cette maison un refuge), ainsi que « des rongeurs, des oiseaux et notre cochon ». Un appartement sera également aménagé pour le gardien, qui sera aux petits soins de cette ménagerie.
Des legs qui ne règlent pas tout
La villa doit accueillir ses premiers pensionnaires « au printemps 2024 ». Mais elle ne sera pas ouverte au public et l’adresse ne sera pas dévoilée pour éviter que des propriétaires abandonnent leurs animaux domestiques juste à côté.
Il arrive fréquemment que des bienfaiteurs fassent don d’une partie ou de la totalité de leur fortune à des associations de défense des animaux. L’Arpa, comme beaucoup d’autres, vit en partie grâce aux legs. Sa directrice explique que c’est un apport financier indispensable. « Et notre quotidien reste compliqué, on aura toujours besoin de la générosité des donateurs et de nos adhérents pour nourrir les animaux au quotidien », insiste Anne-Marie David.
Une autre maison impossible à aménager
L’histoire de cette riche donatrice rappelle celle de Russ Gremel. À la tête d’une fortune de 2,1 millions de dollars issue d’un bon placement dans des actions pharmaceutiques, cet Américain n’avait jamais touché à ce pactole et avait toujours vécu chichement. En 2017, à l’âge de 95 ans, il a décidé de léguer toute sa fortune, de son vivant, à une société de l’Illinois pour créer un refuge pour animaux. Trois ans plus tard, la nouvelle structure a ouvert à Chicago, accueillant 170 espèces d’oiseaux, des tortues rares et bien d’autres animaux.
Mais quand il s’agit de successions, les dernières volontés des bienfaiteurs ne sont pas toujours faciles à respecter. Ainsi, en 2016, une habitante de Guidel (Morbihan) avait décidé de faire un legs conséquent à l’association Stéphane Lamart, qui lutte en faveur des animaux maltraités et abandonnés. Très malade, sans enfant ni famille proche, Joëlle Poisson avait légué sa propriété afin qu’elle soit transformée en refuge. Mais l’association s’est heurtée à des problèmes de réglementation. En mai, elle a finalement décidé de revendre la maison et d’utiliser les fonds pour aménager un refuge en Normandie. Tout en promettant de lui donner le nom de Joëlle Poisson.
Source: L'édition du soir