Fronde des policiers : Gérald Darmanin dénonce une "présomption de culpabilité", mais rappelle que toute "erreur" doit "être sanctionnée"
Gérald Darmanin doit recevoir les organisations syndicales de policiers dans la soirée, place Beauvau.
Gérald Darmanin sort de son silence. "Je comprends cette émotion, cette colère, cette tristesse", a déclaré le ministre de l'Intérieur, jeudi 27 juillet, en déplacement dans un commissariat du 19e arrondissement de Paris, dans un contexte de forte gronde des forces de l'ordre qui s'étend dans le pays. "Ils ont vu que des partis politiques évoquaient le fait que la police tue, on les insulte, on les villipende et se rajoutent à cette fatigue une émotion, une colère, et pour beaucoup d'entre eux (...) une tristesse de ces procès d'intention, ces procès médiatiques", a-t-il déclaré. "Les policiers ne doivent pas être les seules personnes en France pour qui la présomption d'innocence n'existe pas" et serait remplacée par une "présomption de culpabilité", a-t-il déclaré, rappelant toutefois que "quand l'un d'entre eux commet une erreur, il doit être sanctionné".
Gérald Darmanin, qui s'est exprimé devant le préfet de police de Paris Laurent Nuñez et le directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, doit recevoir les organisations syndicales de policiers dans la soirée, place Beauvau. "A ce jour, il y a moins de 5% des policiers en arrêt", a-t-il annoncé.
"Ne pas opposer" la police et la justice
"C'est un excellent directeur général", a dit le ministre de l'Intérieur au sujet de Frédéric Veaux. Après les nuits de violences qui ont suivi la mort du jeune Nahel, le directeur de la police nationale avait sucité la polémique en déclarant qu'"un policier n'a pas sa place en prison, même s'il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail", au lendemain du placement en détention provisoire d'un policier de la BAC de Marseille, soupçonné de violences.
"Il a parlé comme parle un chef vis-à-vis de ses policiers, je le soutiens totalement et je suis très fier qu'il soit mon collaborateur", a déclaré Gérald Darmanin, notant par ailleurs qu'"il ne faut pas opposer" la police et la justice.
Source: franceinfo
