Ukraine: la contre-offensive ukrainienne serait entrée dans sa deuxième phase

RFI
July 27, 2023
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Selon des sources comme le New York Times, la contre-offensive ukrainienne serait entrée dans sa deuxième phase avec, notamment, le déploiement de milliers d’hommes supplémentaires, des troupes qui ont été formées par les armées occidentales. L’essentiel de l’effort serait fourni dans l’oblast de Zaporijjia.

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C'est une information que confirme le général Dominique Trinquand, expert militaire et ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU qui estime que cela fait des semaines que cette annonce était attendue. « Puisque sur la ligne de front, les Ukrainiens attaquaient sur trois axes, mais progressaient peu depuis deux mois. Ils cherchaient à économiser leurs troupes tout en essayant de casser les lignes de défense. L’annonce qui est faite de l’engagement des réserves est le signe qu’ils ont trouvé une faille dans le dispositif », explique Dominique Trinquand.

« Il y a à peu près 65 000 soldats, donc neuf brigades, équipées et entraînées par les Occidentaux, qui attendaient qu’on les lance dans la brèche qui aurait pu être formée. Il se trouve que l’annonce de la zone est intéressante aussi puisque la zone de Zaporijjia est la zone où le général Popov, qui commandait l’armée russe dans ce secteur, a été démis de ses fonctions pour avoir dit qu’il y avait de sérieux problèmes sur le front. Donc, tout concorde, à la fois le fait qu’au bout de deux mois, la faille ait été trouvée, que les réserves sont engagées, et que ça corresponde à un point de faiblesse de l’armée russe. »

Zaporijjia : une zone importante

Toujours selon ces sources, notamment le New York Times, l’essentiel de l’effort serait fourni dans l’oblast de Zaporijjia, une zone très importante. « Le but des Ukrainiens est à la fois d’obtenir un objectif stratégique : atteindre la mer d’Azov, couper en deux les forces russes. Mais surtout, arriver à défaire les forces russes, c’est-à-dire que les forces russes bousculées et coupées en deux, on verra ce qu’il se passera dans les rangs de l’armée russe », rappelle Dominique Trinquand.

« La zone de Zaporijjia est la zone intéressante, parce qu’elle n’est pas très loin de la mer d’Azov. Elle permet d’atteindre la mer d’Azov qui est à 80 km à peu près, et entre les deux, il y a la zone de Melitopol qui est reconnue comme étant une zone dans laquelle les partisans ukrainiens sont très actifs. Donc c’est une zone intéressante parce qu’elle coupe les forces russes en deux, elles se rapprochent considérablement de la presqu’île de Crimée, et la mettraient à portée de l’artillerie directement ukrainienne » conclut expert militaire.

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Frappes russes sur Odessa

Dans le même temps, un civil a été tué par de nouvelles frappes nocturnes russes sur la région d'Odessa. Des infrastructures portuaires ont aussi été endommagées. Des informations annoncées ce jeudi 27 juillet par le gouverneur local, Oleg Kiper, sur Telegram. « Les Russes ont tiré des missiles Kalibr depuis un sous-marin en mer Noire », a-t-il indiqué.

Les forces russes ont lancé sur l'Ukraine dans la nuit de mercredi à jeudi deux missiles Kalibr et huit drones explosifs Shahed de fabrication iranienne, a précisé l'armée de l'air ukrainienne. « Les Kalibr ont attaqué les infrastructures portuaires dans la région d'Odessa, malheureusement, ils n'ont pas pu être abattus », a commenté l'armée de l'air sur Telegram.

Les attaques russes contre la région d'Odessa se sont multipliées depuis la semaine dernière. Cela intervient après que la Russie s'est retirée de l'accord international sur l'exportation des céréales ukrainiennes par la mer Noire.

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« Pratiquement tous les ports sont bloqués » Natalia Goumeniouk, porte-parole du commandement « Sud » des forces ukrainiennes, s'est exprimée dans les colonnes de l'Agence France-Presse. Son message est double : Kiev manque de défenses antiaériennes pour protéger ses infrastructures d'exportation de céréales des frappes russes, dit-elle, et ce au moment où Moscou bloque « quasiment tous les ports » du pays. « Nous avons besoin d'une défense antimissile et aérienne. Renforcée, puissante, moderne et capable de contrer les types de missiles que l'ennemi utilise contre nous », dit-elle, évoquant des besoins en avions de combat américains F-16 notamment. Kiev compte aussi, selon la porte-parole, sur « la bonne volonté » de ses alliés occidentaux pour livrer des systèmes antiaériens « à temps ». Mme Goumeniouk affirme que si l'Ukraine dispose de systèmes de défense occidentaux, dont le Patriot, la Russie « améliore ses tactiques à chaque fois et ne s'arrête pas ». Selon elle, Moscou tire simultanément des missiles de croisière, des missiles hypersoniques et antinavires quand « les moyens de défense sont dispersés » et que tous « ne sont pas capables de contrer cette menace ». « Ce qui se passe actuellement, c'est que pratiquement tous les ports sont bloqués. Aucun navire ne peut partir », explique la responsable ukrainienne. « Dans deux ou trois mois, nous n'aurons peut-être plus de ports », avertit-elle, alors que le président Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de cibler délibérément les sites servant au transport et au stockage du grain ukrainien. « Ils veulent dominer la mer Noire. Ils veulent avoir le monopole des céréales. Ils veulent supprimer l'Ukraine en tant que pays capable de nourrir le monde », dénonce Natalia Goumeniouk à propos des Russes, alors que Vladimir Poutine a promis, ce jeudi même, de livrer gratuitement des céréales à six pays africains, évoquant de 25 à 50 000 tonnes de céréales qui pourraient être livrées prochainement. Avec AFP

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Source: RFI