La surprenante croissance française au deuxième trimestre 2023
La croissance en France est meilleure que prévu entre avril et juin 2023. Quelles sont les raisons de cette embellie ? Quels risques pour l'avenir ? Alors que l'Allemagne parvient tout juste à sortir de la récession de l'hiver dernier, la performance de la France a surpris plus d'un.
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Après une progression de 0,1% en début d'année, le PIB français a fait un bond de 0,5%. Les chiffres ont surpris l'Institut national des statistiques, mais pas Bruno Le Maire.
L'effort a payé
Le ministre français de l'Économie a salué sur RTL une performance remarquable de l'économie française : « C'est dû aux salariés, c'est dû aux entrepreneurs, c'est dû aux ouvriers dans les nouvelles usines que nous avons ouvertes, il y en a eu plus de 300 depuis 2017. C'est l'effort des Français. Cela donne des fruits parce que nous avons créé avec le président de la République les conditions du succès économique national. Ces conditions, c'est la fiscalité plus attractive, c'est de la formation, de la qualification, c'est un soutien aux entreprises industrielles, c'est l'innovation, c'est l'investissement. Tout cela, ça donne des résultats. »
Une situation nouvelle
Des résultats, les voilà. Pour la première fois, la croissance française est tirée davantage par les exportations que par la consommation, confirme Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum Asset Management : « Ce sont notamment des exportations de bateaux industriels qui étaient importants sur le trimestre dernier et qui expliquent ce mouvement très particulier. C'est tant mieux si cela compense la contraction de la consommation. C'est une bonne nouvelle, mais cela traduit aussi la capacité de l'économie française à exporter des biens un peu plus complexes pour satisfaire des demandes d'autres pays. »
Une croissance plus autonome à l'avenir
Ce moteur de la croissance pourrait-il résister face à l'économie mondiale morose ? Difficile à savoir. Il faudra en effet trouver d'autres leviers pour une croissance plus soutenue par la consommation et l'investissement des entreprises. On observe pour l'instant une sorte de paradoxe : d'un côté, la production industrielle en France est plutôt robuste. Mais de l'autre, le moral des chefs d'entreprises baisse. Ce que confirme l'enquête de la BCE : la demande de crédit d'entreprises en Zone euro chute. Mais là encore, la France fait figure d'exception :
« En dépit de ce contexte négatif, les entreprises françaises continuent d'investir. Ce qu'évoquait Christine Lagarde [NDLR : lors de la conférence de presse après la réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE] se situe plutôt à l'échelle européenne. Mais en France, on a des nouvelles qui sont rassurantes. Les entreprises continuent d'investir, elles s'adaptent. Personne ne baisse les bras dans cet environnement un peu adverse, un peu négatif. »
La guerre en Ukraine et les risques inflationnistes
C'est aussi un environnement qui reste incertain en raison d'abord de la guerre en Ukraine et des risques inflationnistes. Mais malgré cela, le gouvernement français mise sur une croissance de 1% sur un an en 2023. Un objectif qui semble parfaitement atteignable à Philippe Waechter : « À la fin du deuxième trimestre, ce que l'on a déjà engrangé comme croissance sur 2023 est à 0,8%. Cela veut dire qu'il ne reste que 0,2% à faire. On a une probabilité assez forte de tenir cet objectif. »
Un objectif de croissance qui reste toutefois bien loin des 2,5% atteints en 2022.
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Source: RFI