Éric Dupond-Moretti, en pleine fronde dans la police, demande " respect " et " indépendance "

July 28, 2023
157 views

CHRISTOPHE SIMON / AFP CHRISTOPHE SIMON / AFP

POLITIQUE - Rappel aux frondeurs. Le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a demandé qu’on « laisse travailler » la justice sereinement, au lendemain du soutien de son collègue le ministre de l’Intérieur aux policiers protestant contre l’incarcération d’un membre de la BAC à Marseille.

La justice « a besoin, comme les policiers, de respect, elle a besoin d’indépendance, elle a besoin qu’on la laisse travailler », a ainsi affirmé Éric Dupond-Moretti, comme vous pouvez le voir ci-dessous, en déplacement au Pontet dans le Vaucluse.

Vous avez refusé les cookies associés aux contenus issus de tiers en vous abonnant. Vous ne pourrez donc pas lire nos vidéos qui ont besoin de cookies tiers pour fonctionner.

Vous utilisez un bloqueur de publicité. Nous vous conseillons de le désactiver afin d’accéder à nos vidéos. Si vous n'êtes dans aucun de ces deux cas, contactez-nous à aide@huffingtonpost.fr Vous ne pouvez pas visionner ce contenu car :

« La justice ne se rend pas dans la rue et ne se rend pas sur les plateaux de télévision. Elle se rend dans les palais de justice », a-t-il encore martelé, ajoutant que « quand on n’est pas content d’une décision, eh bien on utilise les voies de recours que nous autorise le code de procédure pénale ». Une façon de refuser, sans le dire, la justice d’exception réclamée par les syndicats de police pour les membres des forces de l’ordre.

Gérald Darmanin inquiète avec sa nouvelle sortie

La déclaration du garde des Sceaux intervient au lendemain de la réunion de crise entre le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et des syndicats de policiers qui soutiennent le mouvement de protestations de fonctionnaires de police contre l’incarcération de l’un des leurs, accusé de violences policières, à Marseille.

« Les policiers ne peuvent pas être les seules personnes en France pour lesquelles la présomption d’innocence (...) est remplacée par la présomption de culpabilité », avait notamment lancé Gérald Darmanin, suscitant l’inquiétude de hauts magistrats qui ont parlé d’une nouvelle « atteinte » à l’indépendance de la justice.

« Une nouvelle fois, la remise en cause par le ministre de l’Intérieur de l’application de la loi pénale par les magistrats, évoquant un non-respect de la présomption d’innocence et donc du principe d’impartialité s’agissant des policiers, constitue une critique directe des décisions de justice », déplorent, par exemple, dans un communiqué les conférences nationales des chefs de cours d’appel.

« Les policiers méritent, et le ministre de l’Intérieur l’a rappelé hier (jeudi), notre respect. Ceux qui injurient les policiers se comportent mal et sortent des valeurs de la République », a encore affirmé Éric Dupond-Moretti. « Moi je leur dis merci : merci pour ce qu’ils ont fait, merci pour leur engagement, pour leur courage ».

Le ministre, qui n’a pas souhaité préciser clairement ce qu’il pense de la demande des policiers de pouvoir bénéficier d’un cadre juridique spécifique évitant toute détention provisoire pour des faits dans le cadre de leur fonction, est également resté silencieux sur son propre sort judiciaire.

Quelques minutes avant sa prise de parole au Pontet, la Cour de cassation a en effet confirmé que le garde des Sceaux serait prochainement jugé par la Cour de justice de la République (CJR) pour prise illégale d’intérêts. Réponse de l’intéressé : « je répondrai le moment venu, chaque chose en son temps. »

À voir également sur Le HuffPost :

Source: Le HuffPost