Seine-et-Marne : trois hommes condamnés après le lynchage d’un policier sous les yeux de sa fille
L'agent, hors service, avait été roué de coups sous les yeux de sa fille de deux ans, à Mitry-Mory. Les agresseurs ont été condamnés à des peines allant de 18 mois avec sursis probatoire à 3 ans de prison.
Trois hommes ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Meaux à des peines allant de 18 mois avec sursis probatoire à 3 ans de prison, dont un ferme, après la violente agression au début du mois de juillet d'un policier hors service lors d'une altercation routière à Mitry-Mory (Seine-et-Marne), rapporte Le Parisien . Deux des prévenus ont été incarcérés à l'issue de l'audience.
L’affaire remonte au lundi 3 juillet, en fin d’après-midi. Ce jour-là, un policier exerçant en Seine-Saint-Denis est au volant de son véhicule personnel accompagné de sa fille de deux ans, assise à l’arrière. Une altercation verbale éclate alors entre le père de famille et les six occupants d’un autre véhicule concernant un problème de stationnement. À cet instant, la profession de la victime ne semble pas être connue des protagonistes.
«La victime relatait qu'au cours de l'échange verbal avec ces personnes, elle avait fait état de la présence de son enfant à l'intérieur de son véhicule, espérant apaiser le climat avec ses interlocuteurs», a indiqué le procureur de la République de Meaux, Jean-Baptiste Bladier, dans un communiqué de presse diffusé la veille de l’audience. Toujours selon ce communiqué, le père de famille a indiqué qu’après avoir mentionné sa profession, il avait été roué de coups de poing et de pied alors qu’il se trouvait au sol. Sa sacoche lui a également été volée. La victime s’est vue prescrire une ITT (incapacité totale de travail) de 15 jours.
À lire aussiRefus d’obtempérer: l’autorité bafouée toutes les trente minutes en France
L'enquête de la Sûreté départementale de Seine-et-Marne a permis d’interpeller quatre suspects. Un a été remis en liberté après avoir été mis hors de cause tandis que trois autres étaient jugés en comparution immédiate vendredi. Ces derniers, poursuivis pour «vol précédé, accompagné ou suivi de violences ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours», ont reconnu plus ou moins partiellement leur implication, précisant «avoir appris la qualité professionnelle de la victime après les violences mais avant le vol des effets personnels de celle-ci», selon le communiqué du parquet de Meaux.
Une peine inférieure aux réquisitions du parquet
Les mis en cause risquaient une peine de dix ans de prison. Selon Le Parisien, présent à l’audience, le substitut du procureur Yacine Benmohammed, avait requis 4 ans de prison, dont 3 fermes, avec mandat de dépôt à l'encontre de deux prévenus. Il a demandé 2 ans de prison, dont un ferme, avec mandat de dépôt à l'encontre du troisième pour non-assistance à personne en péril.
«Ce policier a vu sa vie basculer à jamais. Sa famille aussi. Ce sont des faits d'une particulière gravité, qui doivent attirer l'attention de votre tribunal. C'est l'exemple de ce que notre société exècre. Cela nourrit le sentiment d'insécurité qui existe dans notre pays», a expliqué le magistrat à l’audience. Avant de poursuivre : «Sur la vidéo, on voit le conducteur porter deux coups de pied. La violence des coups est saisissante. Il y a les images et il y a les mots. On parle d'écrasement de la tête, ils auraient pu le tuer et comparaître aux assises pour meurtre. La présence de l'enfant ne les a pas arrêtés. On tape, on tape, on tape, même quand il ne réagit plus». Les peines prononcées par les juges ont donc été bien en deçà des réquisitions du ministère public.
Source: Le Figaro
