L'état de catastrophe naturelle reconnu pour trois communes du Cher, après la tempête du 19 juin 2023
L'arrêté du 24 juillet 2023, publié le 28 juillet, porte reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle pour des "inondations par ruissellement et des coulées de boue", concernant trois communes du Cher, touchées par la tempête du 19 juin dernier. Il s'agit de Mehun-sur-Yèvre et de Sainte-Thorette pour l'orage du 19 juin, ainsi que Menetou-Salon pour des pluies du 22 juin.
Dans les rues de Preuilly et Mehun-sur-Yèvre, violemment touchées par un orage [en images]
Contacté ce lundi 31 juillet, le Bureau de la sécurité civile, à la préfecture du Cher, explique : "Lors de l'étude des dossiers de catastrophe naturelle, Météo France est sollicité et donne une explication des phénomènes constatés. Le 19 juin 2023, il a notamment plu des quantités anormales. C'est l'une des raisons retenues." Le Bureau rappelle que les dommages causés par le vent et la grêle, qui se sont également abattus sur certaines communes du Cher, ce 19 juin dernier, "sont couverts par la garantie 'tempête, neige, verglas' des assurances" et ne peuvent pas faire l'objet d'une demande de reconnaissance d'état de catastrophe naturelle.
À Sainte-Thorette, quelques dégâts ont été constatés dans le village, mais "c'est principalement le hameau de Villeperdue qui a été le plus touché, souligne le maire, Éric Korcaba. Une famille a dû être relogée, car sa maison était inhabitable."
Le cas à part de Preuilly, commune la plus durement touchée
La commune de Preuilly, la plus durement touchée par l'épisode climatique du 19 juin, ne figure pas dans l'arrêté du 24 juillet. "Comme les dégâts sont très importants, le dossier est encore en cours d'instruction, explique-t-on au Bureau de la sécurité civile. La commune de Preuilly fera l'objet d'un autre arrêté, ultérieur."
Un mois après l'orage du 19 juin, le village de Preuilly se reconstruit [vidéo]
Plusieurs autres communes du département avaient constitué un dossier de demande de reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, au titre des "vents cycloniques". Il s'agit d'Allouis, Limeux, Marmagne, Plou et Quincy, ainsi que les communes déjà reconnues de Mehun-sur-Yèvre et Sainte-Thorette. Ces demandes ont été rejetées, car, selon l'arrêté, "le phénomène ne réunit pas les critères fixés par [le] Code des assurances : il n'est pas associé à un évènement cyclonique tropical et l'intensité anormale de l'agent naturel durant l'événement n'est pas caractérisé".
Le délai étendu à trente jours pour contacter son assurance
La reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle peut "ouvrir droit à la garantie des assurés contre les effets des catastrophes naturelles sur les biens faisant l'objet des contrats d'assurance visés au code des assurances", précise l'arrêté. "Depuis le 1er janvier 2023, la loi a changé. Les sinistrés disposent désormais d’un délai de trente jours à compter du 28 juillet 2023, date de publication de l’arrêté, pour contacter leur compagnie d’assurance et faire valoir leurs droits", précise le Bureau de la sécurité civile à la préfecture du Cher. Ils ont donc jusqu'au 28 août pour faire les démarches auprès de leur assureur.
>>> Consulter l'arrêté <<<
Pour le maire de Menetou-Salon, Pierre Fouchet, cet arrêté aura aussi une utilité pour la commune. Il permettra de "mener des travaux de prévention, comme la construction d'une rétention d'eau, pour éviter ces inondations" à l'avenir.
Les agriculteurs concernés
Sur son site internet, la préfecture du Cher précise : "Suite à l'épisode orageux de grêle, vent et fortes pluies, survenu entre le 18 et le 19 juin 2023 (*), la direction départementale des territoires a missionné une commission d'expertise visant à constater les dommages aux cultures dus à l'aléa climatique défavorable, ouvrant la possibilité à indemnisation par l'indemnité de solidarité nationale (ISN) pour les exploitants non assurés." Elle ajoute : "Seuls les types de cultures expertisées endommagées et ayant engendré plus de 50 % de pertes [...] seront indemnisables par l'ISN." Selon le maire de Sainte-Thorette, "500 à 600 hectares de cultures de colza, blé, orge ou encore tournesol, ont été détruits", sur sa commune.
Les agriculteurs et viticulteurs de l'ouest du Cher constatent les dégâts après l'orage [vidéo]
La préfecture conseille aux exploitants de conserver une zone témoin. Les agriculteurs qui ne seraient pas assurés contre les dégâts de grêle peuvent se faire connaître auprès de la Direction départementale des territoires (DDT).
(*) Selon la préfecture du Cher, l'épisode climatique du 19 juin 2023 a touché les communes de Sainte-Thorette, Preuilly, Poisieux, Mehun-sur-Yèvre, Méreau, Allouis, Quincy, Lazenay, Cerbois, Limeux, Plou, Brinay, Brinon-sur-Sauldre, Argent-sur-Sauldre, Soye-en-Septaine, Vasselay, Loye-sur-Arnon, Ardenais et Reigny.
Marion Bérard
Source: Le Berry Républicain