Violences en manifestations : le gouvernement réfléchit à une réponse aux " nouveaux usages " des casseurs

May 03, 2023
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Incendie d’un distributeur automatique lors de la manifestation du 1ᵉʳ mai 2023 à Lyon. BRUNO AMSELLEM / DIVERGENCE POUR « LE MONDE »

Régulièrement accusé d’une politique de maintien de l’ordre brutale, l’exécutif répond en ciblant casseurs et, sans les nommer, les black blocs. Le gouvernement « réfléchit » à comment « s’adapter » aux « nouveaux usages » des « casseurs » lors des manifestations, a déclaré mercredi 3 mai le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, après que le garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, a annoncé un travail sur le sujet avec son homologue de l’intérieur, Gérald Darmanin.

« Il y a une double obligation. L’obligation de garantir la sécurité de celles et ceux qui manifestent. Et l’obligation de faire en sorte que ceux qui sont là pour tuer, pour casser soient mis hors d’état de nuire et qu’ils ne puissent pas participer à ces événements », a expliqué M. Véran lors du compte rendu du conseil des ministres. « Est-ce que l’arsenal législatif, est-ce que la loi aujourd’hui permet de le faire ? Je rappelle qu’en 2019 on a adopté un texte important qui a permis d’avoir des améliorations » mais « on n’était pas allé complètement au bout », a-t-il poursuivi, évoquant la loi adoptée sur fond de crise des « gilets jaunes » et dont le Conseil constitutionnel avait cependant censuré certaines mesures, dont la possibilité pour les préfets de prononcer des interdictions administratives de manifester.

Il n’y a cependant « pas de réponse à ce stade » sur la nécessité d’une nouvelle loi, pour le porte-parole du gouvernement. Mais « en tout cas, on y réfléchit », avait déclaré, dans la matinée sur RTL, Eric Dupond-Moretti, précisant qu’il rencontrerait Gérald Darmanin vendredi pour « travailler ensemble » sur ce sujet.

« On est dans une démocratie qui fonctionne »

Lors du conseil des ministres, Emmanuel Macron a fait « le distinguo entre ceux qui ont manifesté, encore une fois librement, et ceux qui sont venus pour casser, pour tuer. Il a rappelé son soutien aux forces de sécurité intérieure très mobilisées » et « parfois même ostracisées par une partie de la classe politique », « du côté de l’extrême gauche », a également déclaré M. Véran.

« Si la justice est saisie, systématiquement, c’est qu’on est dans une démocratie qui fonctionne. Et s’il y a des gens qui sont remis en liberté, c’est qu’on est dans une démocratie qui fonctionne », a-t-il par ailleurs répondu alors qu’il était interrogé sur les « atteintes aux droits fondamentaux » dénoncés par la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, pour des personnes interpellées à Paris au cours de manifestations contre la réforme des retraites. « J’invite chacune et chacun à la modération face à l’exceptionnelle violence à laquelle on a pu assister », a-t-il ajouté.

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde