Les arrêts de travail s'enchaînent, il n'y a plus de psychiatre aux urgences en Sarthe
Après la fermeture de 42 lits à l'Etablissement public de santé mentale (EPSM) de la Sarthe, la situation déjà dramatique de la psychiatrie dans le département s'est encore dégradée ces derniers jours : selon nos informations, ce mercredi 2 août en fin de journée, il n'y a plus de psychiatre à même de prendre en charge aux urgences les patients les plus graves, ceux dont l'état de santé met la vie-même en jeu. Une solution s'appuyant sur un renfort du CHU d'Angers était en cours d'élaboration ce mercredi soir, mais la crise nécessite des réponses de fond pour être surmontée, estime la vice-présidente de la commission médicale d'établissement.
ⓘ Publicité
La vie des patients en jeu
Fin juillet, plusieurs médecins et pharmaciens de l'EPSM ont adressé une motion à l'Agence régionale de santé (ARS) et à plusieurs élus. Une tribune a également été adressée à la presse. Ces actions ont permis de suspendre des projets dénoncés par les soignants, mais la situation s'est malgré tout encore dégradée. Trois arrêts de travail "pour épuisement professionnel" sont venus gripper encore un peu plus une organisation déjà extrêmement fragile, explique le Dre Violaine Piot-Gloria, pédopsychiatre et chef de pôle.
"Cela veut dire qu'un patient qui souffre d'une dépression gravissime avec des idées suicidaires ou qui présente des troubles comme des idées délirantes ne peut plus être ni accueilli, ni évalué, ni hospitalisé en Sarthe", détaille la professionnelle de santé. "L'ARS nous soutient pour trouver de solutions en urgence, pour pouvoir faire des évaluations à distance depuis Angers ou en transférant des patients. Voilà les extrémités auxquelles on arrive pour pouvoir garantir le minimum, c'est-à-dire assurer la sécurité vitale des patients".
"Les solutions que nous allons prendre en urgence n'empêchent pas que la situation va rester dramatique", déplore le Dre Violaine Piot-Gloria. "Cela ne résout pas le problème de fond. Si rien ne change, le système va continuer à se dégrader".
Le maire d'Allonnes Gilles Leproust a adressé un courrier au ministre de la santé Aurélien Rousseau pour l'alerter sur la situation de l'EPSM.
Source: France Bleu