Dans le Morbihan, les récoltes bousculées par le froid et la pluie
La météo bretonne est vraiment facétieuse. Après avoir empêché les agriculteurs du Morbihan de dormir, l’été dernier et au printemps à cause de la sécheresse, cette année, c’est l’excès de pluie et les températures trop basses qui les inquiètent. Dans les champs, les blés sont toujours sur pieds, le maïs attend un peu de chaleur pour mûrir et les légumes (le Morbihan est le premier département de France pour les légumes transformés) manquent aussi de soleil. L’excès de pluie vient perturber les moissons.
« Pour l’instant, le problème, c’est le blé, abonde Laurent Kerlir, président de la chambre d’agriculture, à la tête d’une exploitation à Ploemeur. Seules 20 % des récoltes sont faites. C’est très peu pour cette période de l’année. On ne peut pas moissonner, à cause de la pluie. Les machines ne fonctionnent pas bien. Et les épis de blé sont trop humides. Pour être conservé, le blé doit avoir un taux d’humidité entre 13 et 14 %. Si on récolte avec un taux d’humidité trop important, on est obligé de le sécher pour le conserver. Avec le coût de l’énergie, ça reviendrait beaucoup trop cher. Actuellement, la question de récolter ne se pose même pas. Les épis doivent être au-delà de 20 % d’humidité ».
Les entreprises agricoles qui louent leurs moissonneuses-batteuses aux agriculteurs attendent la fenêtre météo. Selon les prévisions, si elles se maintiennent, elles pourraient entrer en action mercredi 9 août, pour les exploitations de la région lorientaise. Encore faut-il que les épis restent sains. L’excès d’humidité fait noircir le grain et le risque de maladie augmente. « Si le blé est mûr et que l’humidité est trop importante, il peut germer dans l’épi et ça, ce n’est pas bon pour les bêtes », commente encore Laurent Kerlir.
Maïs magnifique, mais…
Le maïs, bénéficie pour l’instant de la forte pluviosité, mais là aussi, il ne faudrait pas que ça dure. « Il pousse bien, confirme Laurent Kerlir, mais maintenant, il faut qu’il mûrisse et, pour cela, il faut de la chaleur. Même si le beau temps revenait, la récolte du maïs sera plus tardive cette année. Elle ne se fera pas avant mi ou fin septembre. La récolte a été très mauvaise, l’année dernière, du fait de la sécheresse : huit tonnes de matières sèches, contre 14 tonnes, en 2021. Pour être sûr de ne pas en manquer avant la récolte 2023, j’ai dû racheter du maïs à mon voisin », ajoute-t-il.
Source: Le Télégramme