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Nord Stream : des navires de la marine russe près du lieu de l’explosion du gazoduc
Selon un documentaire d’investigation, des navires russes capables d’effectuer des opérations sous-marines se trouvaient à proximité de l’endroit où les explosions ont eu lieu sur les gazoducs Nord Stream. Les navires auraient été localisés grâce à des communications interceptées de la marine russe.
En septembre, des explosions sous-marines ont mis hors service les deux gazoducs Nord Stream, construits pour acheminer le gaz de la Russie vers l’Europe. Immédiatement, certains Occidentaux ont accusé la Russie, tandis que Moscou a rejeté la faute sur les pays occidentaux, en particulier le Royaume-Uni. Plus récemment, des rapports ont révélé que les renseignements pointaient vers des agents pro-ukrainiens, mais pas vers le gouvernement ukrainien lui-même. Des enquêtes officielles sont toujours en cours dans les pays proches du lieu de l’explosion. Jusqu’à présent, ces pays ont seulement déclaré attribuer les explosions à un sabotage plutôt qu’à un quelconque accident.
Le dernier volet de la série documentaire télévisée « Focus : La Guerre de l’ombre » et le podcast anglais « Cold Front » (« front froid ») qui l’accompagne fournissent une piste possible quant à l’implication de la Russie, rapporte la BBC mercredi. La série réalisée par les chaînes de télévision danoise DR, norvégienne NRK, suédoise SVT et finlandaise Yle a révélé en avril que des navires russes semblaient cartographier des parcs éoliens en mer du Nord, y compris au large des côtes britanniques. Le dernier épisode en date se concentre sur ce qu’ils appellent des mouvements de navires suspects dans la période précédant les explosions du Nord Stream.
Il s’agirait du navire de recherche navale russe Sibiriakov, du remorqueur SB-123 et d’un troisième navire de la flotte navale russe que les médias n’ont pas été en mesure d’identifier. Il s’agit de navires dits « fantômes », dont les émetteurs ont été éteints. Les radiodiffuseurs affirment toutefois qu’ils ont pu suivre leurs déplacements grâce aux communications radio interceptées que les navires ont envoyées aux bases navales russes entre juin et septembre 2022. Ces mouvements ont été suivis par un ancien officier du renseignement naval britannique, qui a travaillé sur l’interception de la flotte russe de la Baltique jusqu’à sa retraite, en 2018. Cette personne − qui a requis l’anonymat dans le documentaire − dit avoir utilisé des informations en open source et des communications radio pour mener à bien ses recherches.
Ces navires se seraient trouvés à proximité d’un site d’explosion pendant plusieurs heures et, dans un cas, pendant presque une journée entière. L’un des navires, le Sibiriakov, serait capable d’effectuer des opérations de surveillance et de cartographie sous-marines et de lancer un petit véhicule sous-marin. L’ancien officier de renseignement de la Royal Navy affirme que le navire a suivi une trajectoire de navigation inhabituelle en juin, autour de l’endroit où l’oléoduc exploserait plus tard, et qu’il a modifié son mode de communication pour utiliser un récepteur secret. Un autre navire anonyme était également présent dans cette zone la semaine précédente en juin. Un troisième navire, le remorqueur naval SB-123, serait arrivé cinq jours seulement avant les explosions de septembre. La communication radio suggère qu’il est resté sur place toute la soirée et la nuit avant de repartir vers la Russie.
Les images satellites examinées par les radiodiffuseurs confirmeraient les affirmations concernant les itinéraires inhabituels, et d’autres rapports en Allemagne avaient affirmé que le navire se trouvait dans la zone les 21 et 22 septembre. Ce navire peut être utilisé pour soutenir et secourir les sous-marins et a la capacité de mener des opérations sur les fonds marins, selon les experts interrogés.
Source: Le Monde