"On lui fait payer le fait d’avoir fait grève", une employée d’un Leclerc licenciée près de Nice

May 03, 2023
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Le couperet est tombé ce mercredi dans un courrier recommandé. Marine*, employée d’un centre E. Leclerc de Vallauris, dans les Alpes-Maritimes, est licenciée pour « faute grave ». Officiellement à cause de bavardages, de retards, de pauses ou encore du fait de l’utilisation d’un téléphone portable dans les rayons. « Des prétextes, des excuses », balaie son compagnon Jordan Mandelli, responsable syndical SUD-Rail. « On lui fait payer le fait d’avoir fait grève contre la réforme des retraites », assure-t-il, expliquant que le couple était prêt à aller se défendre devant les Prud’hommes.

L’affaire avait démarré la semaine dernière avec une manifestation organisée devant l’hypermarché, au moment même où la jeune femme était convoquée par la direction pour l’entretien préalable à son licenciement. « Son seul ''crime'' est d’avoir osé utiliser son droit de grève », écrivaient alors la CGT, la CFDT, la FSU et Solidaires 06 dans un communiqué. Selon les syndicats, il lui serait officieusement reproché d’avoir débrayé plusieurs jours pour protester contre la réforme des retraites.

Seize jours de mise à pied conservatoire

« J’étais la seule à suivre le mouvement. Et je suis la seule à avoir été écartée. C’est un licenciement abusif. Ils bafouent le droit de grève », avait déclaré l’employée polyvalente, chargée notamment du rayon livres, à 20 Minutes. Dans le courrier de notification du licenciement, la direction du magasin évoque des dates et des heures précises, « sans doute récupérées par la vidéosurveillance », pour « des retards de quatre ou cinq minutes » ou « pour avoir travaillé trop lentement », détaille Jordan Mandelli. « Mais aussi pour des bavardages, selon eux, dont ils ne savent mêmes s’ils avaient attrait ou non au travail de Marine, poursuit-il. Ce ne sont que des prétextes. »

« Elle avait eu quelques avertissements, explique-t-il aussi Mais rien qui ne puisse justifie un licenciement pour faute grave. Elle a même eu droit à seize jours de mise à pied conservatoire, du 13 au 29 avril, et donc non rémunérés. Pour des retards ? »

Sollicitée à plusieurs reprises, l’enseigne E. Leclerc n’a de son côté pas donné suite. Pour le moment. Interrogé la semaine dernière sur le sujet, sur le plateau de BFM TV, Michel-Edouard Leclerc avait indiqué qu’il n’était pas au courant. « Je ne suis pas dans l’exécutif [des magasins]. J’ai demandé. Si c’est vrai, ce n’est pas bien », avait-il tout de même réagi, ajoutant qu’un tel licenciement ne serait « pas défendable ».

*Elle préfère que son nom de famille ne soit pas publié.

Source: 20 Minutes