Au Brésil, Bolsonaro confirme une perquisition, mais refuse de témoigner

May 03, 2023
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ADRIANO MACHADO / REUTERS ADRIANO MACHADO / REUTERS

INTERNATIONAL - Il nie toute malversation et refuse de se rendre à sa convocation. La police brésilienne a mené ce mercredi 3 mai une perquisition au domicile de l’ex-président Jair Bolsonaro, dans le cadre d’une enquête sur la falsification présumée de certificats de vaccination contre le Covid-19.

La Police fédérale (PF) a expliqué dans un communiqué avoir mené au total seize perquisitions, à Rio de Janeiro et Brasilia, visant « un réseau criminel » soupçonné « d’insérer de fausses données de vaccination contre le Covid sur les systèmes de santé publique », mais sans citer nommément Jair Bolsonaro.

Les faux certificats de vaccination auraient été « utilisés pour contourner les restrictions sanitaires imposées par les pouvoirs publics au Brésil et aux États-Unis », peut-on également lire dans le communiqué.

Refus de témoigner devant la Police fédérale

L’ancien chef de l’État, qui a fui un temps aux États-Unis après sa défaite à la présidentielle d’octobre dernier, a confirmé ce mercredi après-midi qu’une perquisition avait eu lieu chez lui, et qu’il refusait de témoigner à la PF, rapporte TV Globo. « Bolsonaro refuse de se rendre à la Police fédérale pour être interrogé. Il y a pourtant été convoqué suite aux perquisitions ayant frappé son domicile ce matin », complète sur Twitter Bruno Meyerfeld, le correspondant du Monde au Brésil.

Bolsonaro refuse de se rendre à la Police Fédérale pour être interrogé. Il y a pourtant été convoqué suite aux perq… https://t.co/k9Fs3lC0kW — Bruno Meyerfeld (@brunomeyerfeld) Voir le tweet

Jair Bolsonaro serait convoqué à 22 heures ce mercredi soir par une équipe de la police fédérale à Brasilia, précise la presse brésilienne.

« J’ai été surpris par cette perquisition (...) Je n’ai rien falsifié. Je n’ai pas été vacciné, c’est tout », a déclaré cet après-midi l’ancien chef de l’État d’extrême droite (2019-2022) aux journalistes rassemblés devant sa résidence dans la capitale brésilienne. « Tous les citoyens sont égaux, mais de là à faire une perquisition chez un ex-président juste pour créer un fait (médiatique)... », a-t-il déploré.

Téléphones saisis

Un photographe de l’AFP a vu une voiture de la Police fédérale quitter le lotissement fermé où réside Jair Bolsonaro à Brasilia, sans pouvoir identifier les occupants du véhicule. Selon plusieurs médias brésiliens, les téléphones mobiles de l’ancien chef de l’État et de son épouse Michelle ont été saisis.

« Mon téléphone a été saisi, mais je n’ai rien à cacher. Mais je trouve que ce serait bien si on vivait dans un pays démocratique, où l’on peut aborder tous les sujets. Il y a des sujets interdits au Brésil, comme la question des vaccins », a-t-il ajouté, avant d’ajouter en soupirant : « Au Brésil, de nos jours, tout est possible ».

Durant son mandat, Jair Bolsonaro n’a cessé de critiquer les vaccins anti-Covid, assurant à plusieurs reprises qu’il n’avait pas l’intention de se faire immuniser, et cela pendant que la pandémie faisait plus de 700 000 morts au Brésil.

Critique des vaccins pendant son mandat

Battu à la présidentielle d’octobre, il a ensuite séjourné trois mois en Floride, aux États-Unis, quittant le Brésil deux jours avant l’investiture de son successeur de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Le certificat de vaccination était alors encore obligatoire pour entrer aux États-Unis. Ironie du calendrier, le gouvernement américain a annoncé lundi que cette obligation serait levée à partir du 11 mai.

Depuis son retour au Brésil, fin mars, Jair Bolsonaro a été auditionné deux fois par la Police fédérale. La première audition a eu lieu le 5 avril, dans le cadre d’une affaire de bijoux offerts par l’Arabie saoudite et entrés illégalement au Brésil. La seconde, elle, s’est tenue la semaine dernière et se déroulait dans le cadre de l’enquête sur son rôle présumé dans les émeutes du 8 janvier à Brasilia, quand les lieux de pouvoir ont été saccagés par des partisans bolsonaristes qui refusaient l’élection de Lula.

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Source: Le HuffPost