Réforme du lycée pro : stages rémunérés, filières… ce qu’il faut retenir des annonces de Macron
Objectif : renforcer l’attrait pour les filières techniques. Emmanuel Macron a présenté ce jeudi la réforme du lycée professionnel, lors d’un déplacement à Saintes (Charente-Maritime), où il a visité le lycée technologique et professionnel Bernard Palissy. « Ce n’est pas simplement une réforme, c’est une cause nationale », a-t-il assuré.
« Le système lui-même est aujourd’hui, pardon de parler de comme ça, mal fichu. (….) Si nous ne faisons rien, on continuera de perpétuer un système qui trahit la jeunesse », a déploré le chef de l’État, qui était accompagné des ministres de l’Éducation nationale Pap Ndiaye, du Travail Olivier Dussopt et de l’Enseignement professionnel Carole Grandjean. Si les lycées professionnels accueillent un lycéen sur trois, seul un bachelier professionnel sur deux et un quart des élèves titulaires d’un CAP parviennent à s’insérer dans l’emploi dans l’année suivant l’obtention de leur diplôme.
« Je veux que le système redevienne la voie de l’emploi, vers l’emploi. » Trois priorités ont donc été définies : la lutte contre le décrochage scolaire, l’amélioration de l’insertion professionnelle - « objectif 100 % »- et la reconnaissance du travail et de l’engagement du corps enseignant.
Des stages rémunérés
À partir de la rentrée de septembre, les élèves des lycées professionnels qui partiront en stage seront rémunérés. Le montant de la rémunération variera selon le niveau d’étude du lycéen : 50 euros par semaine en classe de seconde et en première année de CAP, 75 euros en classe de première ainsi qu’en deuxième année de CAP et 100 euros en terminale.
L’indemnité sera prise en charge par l’État, qui promet d’investir « près d’un milliard par an » pour les lycées professionnels. « C’est une mesure de justice, mais aussi de mérite », a déclaré le président.
La durée des stages augmentera de 50 % en terminale pour les élèves qui souhaitent « entrer dans la vie active après le bac ». « Ils seront accompagnés par Pôle emploi (France Travail demain) », a précisé Emmanuel Macron. Les élèves qui, en revanche, veulent poursuivre des études après le bac, auront quatre semaines de cours supplémentaires pour préparer leur entrée en BTS.
D’ici 2027, 100 % des élèves auront, en outre, un mentor, « qui permet de donner des conseils d’orientation ».
Professeurs augmentés en cas de mission supplémentaires
C’est l’autre grande mesure de la réforme : les professeurs de lycées professionnels sont concernés par le « Pacte enseignant », annoncé fin avril par le gouvernement et qui prévoit une hausse de salaire conditionnée à l’acceptation de missions supplémentaires. Ils pourront ainsi toucher 7 500 euros bruts annuels en plus de leur salaire s’ils prennent en charge des remplacements de courte durée, deux heures supplémentaires et des missions de coordination.
Les professeurs des lycées professionnels sont également concernés par la revalorisation des enseignants, sans condition, a rappelé Emmanuel Macron. Ils toucheront ainsi « entre 100 et 230 euros nets par mois, selon leur parcours, dès cette année ».
Carte des filières remaniée
« Un effort de vérité » sera fait au moment de l’orientation, a ajouté Emmanuel Macron. « Dire qu’une formation ne mène pas à l’emploi, c’est ne blâmer personne », a-t-il affirmé, annonçant qu’à compter de printemps 2024, les taux d’insertions selon les formations seront accessibles. « Toute famille pourra savoir combien d’élèves sont allés vers l’emploi avec telle filière. »
Les filières qui n’offrent plus de débouchés aux élèves risqueront de fermer. À l’inverse, les secteurs porteurs seront renforcés. « Quand on a des métiers de tension à l’échelle des territoires -métiers du ferroviaire, aéronautique, agricole…-, il est intelligent de rouvrir des formations », a souligné le chef de l’État. La carte des formations sera adaptée d’ici à la fin de l’année, après une évaluation réalisée « selon les territoires ».
Un temps dédié à la découverte des métiers commencera par ailleurs à partir de la cinquième, a également annoncé Emmanuel Macron, assurant que les enseignants de lycées professionnels « seront associés tout particulièrement à ce travail ».
Source: Le Parisien
