Jean Covillault victime de la guerre des restos : " Dans “Top Chef”, j'étais en roue libre "
INTERVIEW - Le candidat de la brigade violette a quitté le concours après le défi de la guerre des restos et la seconde chance qui lui a été offerte pour intégrer la brigade d'Hélène Darroze.
Jean Covillault a marqué la 14e saison de «Top Chef» par son grand sourire et sa bonne humeur inaltérable. Le candidat de la brigade de Paul Pairet a été éliminé au terme de dix semaines de compétition. Après une guerre des restos où son projet avec Carla et Mathieu n'a pas été retenu, il a échoué lors d'une épreuve éliminatoire préparée en amont. Mais, fort de son caractère enjoué, «Jeannot», comme il aime se surnommer lui-même, garde son enthousiasme. Il revient sur cette aventure et se confie sur ses projets.
TV MAGAZINE. - Comment avez-vous vécu votre élimination ?
Jean COVILLAULT. - Je n'étais pas du tout déçu ou amer parce que j'étais heureux et fier d'être arrivé jusque-là. Je ne m'y attendais pas du tout. J'ai pris le concours avec beaucoup d'enthousiasme et de simplicité. C'était une expérience incroyable !
Vous êtes parti sur une épreuve un peu spéciale…
La guerre des restos est un défi particulier et la dernière chance était cette fois une épreuve réalisée en amont pendant trente minutes. Je n'ai pas été bon mais ce n'est pas grave, cela fait partie de la compétition.
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Avez-vous digéré le fait de ne pas avoir pu ouvrir votre restaurant dans la guerre des restos ?
C'est vrai que quand on est cuisinier, on fait notre métier pour accueillir des clients mais je ne suis pas déçu. Si ça se trouve, on n'a pas été choisis parce que François-Régis Gaudry a une phobie des Mexicains et que les habitants de Suresnes n'aiment pas manger épicé (rires). Ce n'est pas parce que notre concept n'a pas été choisi qu'il avait été mal travaillé. C'est juste que les clients ont préféré les autres.
Que vous ont dit les chefs à la fin ?
C'était spécial parce que l'épreuve s'est terminée à 4 h 30 du matin ! Tout le monde était un peu KO… J'ai juste une petite déception sur ce point car j'aurais bien aimé avoir un plus gros debrief avec les chefs, prendre un peu le temps. Mais, vu l'heure, on n'allait pas s'éterniser sur le parking de Suresnes (rires). Les chefs m'ont parlé de ma personnalité et de mon sourire et c'est quelque chose qui m'a particulièrement touché.
Pourquoi ?
Parce qu'avant d'être un bon cuisinier, j'essaye avant tout d'être quelqu'un de gentil, souriant et joyeux. C'est ce qui m'importe le plus.
« J'aime les petits plaisirs simples de la vie » Jean Covillault
D'où vous vient cette philosophie de vie ?
C'est tout un cheminement. J'ai vécu dans une famille hyper aimante et bienveillante et mon grand-père m'inspire beaucoup. J'aime les petits plaisirs simples de la vie comme un métro qui arrive au bon moment ou les oiseaux qui reviennent au printemps. Dans ma vie professionnelle, j'ai eu la chance de rencontrer plein de personnes accessibles, gentilles, généreuses et inspirantes humainement parlant.
Vous avez aussi fait rire les téléspectateurs avec votre humour. Aimeriez-vous travailler à la télévision ?
J'adore la cuisine et je pense qu'il y a énormément de choses à faire dans l'audiovisuel, à la radio ou à la télévision. Je ne me ferme pas de porte. Pour l'instant on ne m'a rien proposé. Moi, je veux me marrer et me faire plaisir. Je suis quelqu'un d'assez spontané donc il faudrait un programme qui soit vivant, où on peut s'amuser. J'ai besoin d'avoir un peu de place et de pouvoir m'exprimer, être qui je suis. Dans «Top Chef» j'étais en roue libre totale. C'était ce qui était marrant et ce que les gens ont aimé.
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Comment avez-vous vécu l'épreuve de la cuisine secrète ?
Je suis une 4L dans la vie, j'ai besoin de temps pour démarrer donc me remettre dans le concours n'était pas évident. D'autant que j'étais déjà passé à autre chose. C'était marrant de me retrouver face à Danny parce qu'il est parti assez tôt dans l'émission. Quand je l'ai vu, je me suis dit qu'il avait dû voir passer pas mal de têtes !
Pourquoi vous êtes-vous inscrit à «Top Chef» ?
J'ai toujours regardé l'émission en famille ou avec mes copains. Tout le monde me poussait à y participer mais je voulais me sentir prêt. J'ai quitté mon travail en juillet dernier et, fin août une amie m'a envoyé un message pour me dire que les inscriptions étaient encore ouvertes. Le même jour, un casteur m'a contacté par message ! Les planètes se sont alignées donc je me suis dit que c'était la bonne année pour me lancer.
Que représentait ce concours pour vous ?
J'aime la compétition mais je ne suis pas très concours. Pour moi, la cuisine, c'est le partage et travailler un concours tout seul dans sa cuisine ne me plaisait pas. Ce que j'adore dans «Top Chef», c'est qu'il y a une vraie rencontre avec la personnalité, le candidat. On s'intéresse autant à l'homme qu'à la cuisine. Ça me correspondait car je fais une cuisine simple.
Y a-t-il des choses qui vous ont surprises dans le concours ?
Pas vraiment. Je suis un peu comme un enfant, j'aime jouer et je trouvais ça toujours drôle d'avoir des thèmes différents et des contraintes qui poussent à réfléchir. J'ai adoré cette expérience, pour moi c'était comme une colonie de vacances : je partais chaque semaine avec mes copains, je faisais de la cuisine et je rigolais.
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Comment vous êtes-vous acclimaté aux caméras ?
Je les ai rapidement oubliées et je ne me rendais pas compte que, derrière, trois millions de téléspectateurs regardaient. J'ai vraiment abordé ce concours sans prise de tête et sans pression. J'avais deux objectifs : intégrer l'équipe de Paul Pairet et ne pas partir le premier jour. Quand j'ai été pris dans l'équipe violette puis que j'ai remporté l'épreuve du trompe-l’œil avec la tasse à café dans le deuxième épisode, ça m'a déstressé direct !
« Il a un petit côté Édouard Baer, avec ses envolées lyriques et son côté artiste. » Jean Covillault à propos de Paul Pairet
Pourquoi vouliez-vous intégrer l'équipe de Paul Pairet ?
J'admire beaucoup Paul Pairet, l'homme qu'il est mais aussi son parcours que je trouve très beau. Il n'était pas compris en France et il a malgré tout cru en sa vision des choses. Il est parti en Asie et il a cartonné. Il a aussi un rapport à la simplicité qui m'a touché. Il m'a dit « C'est facile de rajouter mais c'est plus compliqué d'enlever. » À chaque fois, il me conseillait d'épurer mes assiettes en me concentrant sur deux ou trois éléments percutants et sur une cohérence. J'ai aimé aussi le fait qu'il ne remette jamais en question mon interprétation mais plutôt l'idée ou la logique. Ça m'a beaucoup servi et aidé. Il a un petit côté Édouard Baer, avec ses envolées lyriques et son côté artiste. Parfois, on ne comprend pas tout de suite ce qu'il nous dit mais si on y réfléchit, cela devient limpide.
Jean Covillault et Paul Pairet dans «Top Chef» Julien THEUIL / M6
Quel lien avez-vous créé ?
Cela reste mon idole dans ce concours, c'est une personne que j'estime énormément. Il a une forme de génie, comme Pierre Gagnaire, avec un côté singulier et original. Mais ce n'est pas un personnage qui joue, il est lui-même. Cette singularité et cette acceptation de soi, je trouve ça magnifique. C'est un grand monsieur avec qui j'aimerais bien garder contact.
Comment est née votre passion pour la cuisine ?
Dans ma famille tout le monde a des passions et, ce qui nous rassemble, ce sont les déjeuners ou les dîners où on discute autour de la table. C'est hyper convivial et animé. J'aimais l'idée d'apporter de la joie et de plaisir dans le quotidien. J'ai toujours cuisiné avec ma maman. Quand on m'a dit que je pouvais gagner de l'argent en cuisinant, je me suis dit « c'est ça que je veux faire ! » Mes parents l'ont dit de passer un bac général au cas où je voudrais changer de voie. J'ai beaucoup travaillé au lycée pour intégrer l'institut Paul Bocuse.
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Vous avez eu mention très bien à votre bac S. A-t-on essayé de vous encourager à changer de voie ?
J'en parlais déjà avec passion et j'ai un côté tête de mule. Je savais ce que j'avais envie de faire. Je trouve ça hyper important d'apporter de sa personne dans son travail. Je suis quelqu'un d'enthousiaste et j'ai besoin de sentir le côté décalé et drôle. Pour moi, on peut apporter de la légèreté et de joie dans son travail sans pour autant passer pour un guignol.
Quel a ensuite été votre parcours ?
Après l'Institut Paul Bocuse, j'ai travaillé pour le groupe Intercontinental où je formais les chefs exécutifs. J'ai travaillé six mois dans différents endroits : Lisbonne, Marseille, Malte, Amsterdam et Paris. Ensuite, j'ai été sous- chef au Crowne Plaza de Neuilly pendant deux ans. Puis, j'ai eu envie de retourner en cuisine dans une plus petite structure. Je suis devenu chef au Belleval, un hôtel-restaurant où je proposais un menu du marché plus personnel. Au bout de deux ans, j'ai ressenti le besoin de changer et je suis parti.
Avez-vous le projet d'ouvrir votre propre restaurant ?
Ce n'est pas un objectif dans l'absolu. J'ai d'abord envie de créer des événements sympas et accessibles à la campagne. J'ai plusieurs résidences de prévues cet été, notamment vers chez moi à Moulins sur Alliers ou près de Bordeaux. Fin mai, j'aurais aussi une belle résidence sur Paris pendant deux semaines, ça va être incroyable ! La semaine prochaine, je serai aux commandes du Bistrot Top Chef.
Avez-vous des projets avec les autres candidats ?
J'en ai plein avec tout le monde, Léo, Hugo, Jacques, Victor, Danny, Bérengère ! On est une super promotion, hyper soudés. Alexandre Marchon aura un stand à Taste of Paris, on va tous aller le voir. Je resterai tout le samedi avec lui en cuisine.
Comment vivez-vous votre notoriété ?
Cela fait très plaisir et je trouve ça assez marrant. J'essaye de garder la tête froide. Quelqu'un m'a un jour dit « ce n'est pas parce que les gens s'intéressent à vous que vous êtes intéressant » et je l'ai gardé en mémoire. Les gens qui m'apprécient le font parce que je suis quelqu'un de simple et de souriant. Je compte bien rester la même personne.
Source: Le Figaro