"Je me prive de viande. Le poisson, c’est fini. Je ne bois plus que l’eau du robinet ": face à l’inflation, ces Azuréens ont changé leurs habitudes de consommation

May 04, 2023
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"Tout a augmenté, résume Josette, 65 ans, rencontrée à la sortie du supermarché Casino Ferber à Nice, un sac de courses à la main. L’huile de tournesol énormément, le sucre aussi. La viande, on en mange moins. J’achète du poisson uniquement quand il est en promo, pour ma petite-fille quand je la garde".

Pour compenser, et maintenir un apport en protéines, la retraitée achète plus d’œufs qu’avant. "Je vais dans un magasin discount une fois par mois. Mais même là-bas, ça a beaucoup augmenté. Sinon je fais mes courses à Leclerc et je prends la marque distributeur. Je le faisais déjà avant. Ici [à Casino], je viens en dépannage. L’enseigne propose aussi des articles de la marque Leader Price qui sont moins chers".

"Je mange moins de viande, c’est trop cher"

Quelques centaines de mètres plus loin, Daafous, 69 ans, sort d’un supermarché Carrefour où il se rend quasiment tous les jours, pour le pain notamment. "Une fois par mois, on va à celui de Saint-Isidore qui est plus grand, pour faire le plein. C’est un peu moins cher. Enfin, c’est ce qu’on croit. Avant, pour 140/150 euros, le chariot était plein. Aujourd’hui, avec 200 euros, on le regarde et on ne le trouve pas si rempli que ça. Le lait a beaucoup augmenté, les œufs aussi. Je mange moins de viande, c’est trop cher. J’achète parfois du poisson, au marché des Moulins où ils font des prix. Je n’aime pas aller dans les supermarchés discount. Il y a trop de monde, on est bousculés, et puis pour gagner quoi? Un ou deux euros? J’étais menuisier. Je suis à la retraite alors je ne gagne pas beaucoup. On ne va plus au restaurant. Et si on veut sortir, pour changer de l’ordinaire, on va au Flunch".

"On sort moins, on travaille beaucoup"

Sur le parking du magasin Lidl, à Nice ouest, Anaïs, 29 ans, et Mattia, 33 ans, chargent leurs achats dans le coffre de leur véhicule. Montant du ticket de caisse: 200 euros, auxquels s’ajoutent les 170 euros dépensés il y a quelques jours.

"Ça fait 370 euros à deux et ça va nous durer un mois et demi!, comptabilise la jeune femme. On continue de choisir les marques que nous aimons bien. On ne veut pas prendre les premiers prix. On privilégie les courses et les dépenses pour notre logement. Pour équilibrer, on sort moins, on travaille beaucoup."

"Je regarde les promos"

"La viande, la confiture, les biscottes, tout ce que j’achète a augmenté. Alors je regarde les promos. J’alterne entre Leclerc et Lidl. J’ai 64 ans, je suis bientôt à la retraite. À mon âge, on dépense moins pour s’habiller. Les enfants sont grands. Pour les loisirs, je jardine. Je ne me plains pas car j’ai un salaire correct. C’est bien plus compliqué pour ceux qui ont un petit salaire", compatit Dorothée, enseignante à Nice.

"J’adorais le saumon, mais là, c’est fini..."

"La viande, le fromage, le café ont beaucoup augmenté. Je regarde davantage les prix. Quand vraiment c’est trop cher, je ne prends pas. C’est comme ça que je me prive un peu de viande, admet Ghislaine, 72 ans. Le poisson, ça fait 6 mois que j’ai arrêté d’en acheter. C’est trop cher. Moi qui adorais le saumon en papillote... Le restaurant je n’y vais plus. Le coiffeur, j’y vais moins. Le théâtre, le ciné, c’est fini. Je me contente de Netflix à la maison".

"Le prix de la sauce tomate a triplé"

"C’est de la folie!, s’exclame Mohsen, 69 ans, un sac de courses dans chaque main. Le pire, c’est la sauce tomate. Son prix a triplé. De 1,20 euro, il est passé à 3,85. Le poulet c’est pareil alors j’en achète moins. Je n’achète plus de boisson. Je me contente de boire l’eau du robinet."

Source: Nice matin