Le Cac 40 focalisé sur l’emploi américain pour évaluer la prochaine décision de la Fed

May 05, 2023
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Par John Wiburg

Publié le 5 mai 2023 à 12:34 Mis à jour le 5 mai 2023 à 13:15

A l’instar des autres places européennes, la Bourse de Paris affiche un gain symbolique au terme d’une semaine qui s’annonce comme la pire depuis la mi-mars pour le Cac 40. Après les décisions de deux des principales banques centrales, le marché s’apprête à confronter les anticipations de pause, voire d’inflexion, de la politique monétaire de la Fed au test du rapport sur l’emploi d’avril aux Etats-Unis. Il n’en reste pas moins sous le coup des commentaires « hawkish » de la BCE, qui, contrairement à son homologue américaine, ne voit pas de pause dans son cycle de resserrement monétaire.

A mi-séance, le Cac 40 gagne 0,53% à 7.379,80 points dans un volume d’affaires étriqué d’environ 850 millions d’euros. Les contrats futures sur indices américains gagnent entre 0,4% et 0,6%. Apple engrange plus de 2% en avant-Bourse après avoir enregistré un rebond surprise de ses ventes d’iPhones sur le trimestre écoulé. Fournisseur du groupe, STMicroelectronics gagne 1,1% à Paris.

Face au stress suscité par les déboires des banques régionales américaines, la Fed a modéré son discours en raison du risque accru d’un durcissement des conditions de crédit. De ce côté-ci de l’Atlantique, l’enquête de la BCE sur l’octroi de prêts accordés par les banques de la zone euro a par ailleurs pointé le fait que ces dernières se montrent plus réticentes.

Et avec des taux de chômage toujours bas en Europe, comme aux Etats-Unis, les indicateurs macroéconomiques seront les principaux éléments d’appréciation pour les banques centrales, et notamment pour la Fed, qui a laissé la porte ouverte à une pause dans son cycle de resserrement monétaire. Option apparemment écartée par Christine Lagarde.

Personne n'est prêt pour de mauvais chiffres

Le consensus formé par Bloomberg table sur un ralentissement du rythme des créations d’emplois à 185.000 en avril outre-Atlantique, soit le nombre d’embauches le plus faible en plus de deux ans, après 236.000 en mars. Le taux de chômage devrait quant à lui avoir légèrement augmenté de 0,1 point à 3,6%, un niveau toujours historiquement bas, tandis que la hausse du salaire horaire devrait s’être stabilisée à 4,2% sur un an.

Des chiffres négatifs sur le front de l’emploi « signifieraient que nous sommes déjà en récession et ni [la Fed], ni le marché ne sont prêts pour ce genre de nouvelles », prévient Mike Zigmont, de Harvest Volatility Management. « Je ne pense pas qu’un chiffre solide aurait pour effet de véritablement stimuler le sentiment haussier, mais cela serait certainement un facteur de soutien pour les tenants de la baisse du marché », ajoute-t-il.

Ainsi, le rapport sur l’emploi devrait permettre au marché d’évaluer la prochaine décision de la Fed. Bien qu’écartée par Jerome Powell, la perspective d’une prochaine détente monétaire est toujours envisagée par les marchés, qui tablent sur un statu quo en juin, avant une baisse des taux en juillet, selon l’outil FedWatch de CME Group.

Gros contrat pour Nexans, rebond pour Publics et Renault

Les valeurs récemment attaquées reprennent des couleurs à l’image de Publicis et de Renault, en hausse de respectivement 2,3% et 3,1%. Idem pour BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale, qui gagnent entre 1,9% et 2,3%.

Nexans avance de 4,4%. Le fabricant de câbles a remporté un accord-cadre auprès de TenneT, l'opérateur néerlandais de réseaux de transport d'électricité. Nexans sera responsable de trois projets de raccordement au continent de futurs parcs éoliens offshore situés en mer du Nord allemande, pour un montant initial de 1,7 milliard d'euros, conformément aux termes de l'accord-cadre, a indiqué le groupe dans un communiqué.

Arkema prend 0,6%. Le groupe de chimie a confirmé s'attendre à un recul de son excédent brut d'exploitation (Ebitda) en 2023, après la baisse de cet indicateur au premier trimestre en raison de la faiblesse de la demande.

Air France-KLM recule de 3,9%. La compagnie aérienne a certes vu sa perte diminuer au premier trimestre et indiqué se préparer à une activité très soutenue cet été, mais le marché est déçu par l’absence de prévisions annuelles. Le transporteur s’est également montré prudent en termes de prévisions sur ses capacités.

Source: Investir