A Budapest, Viktor Orban ne réunit que les seconds couteaux de la famille des droites extrêmes
Le journaliste américain Tucker Carlson apparaît à l’écran lors de la séance d’ouverture de la Conférence d’action politique conservatrice de Hongrie (CPAC) à Budapest, en Hongrie, le jeudi 4 mai 2023. SZILARD KOSZTICSAK / AP
La vidéo envoyée par l’ancien présentateur de Fox News, Tucker Carlson, écarté le 24 avril par la chaîne conservatrice américaine, a bien résumé l’échec de la rencontre des droites trumpistes américaines et d’une partie des extrêmes droites européennes organisée jeudi 4 et vendredi 5 mai à Budapest sous les auspices du premier ministre nationaliste Viktor Orban. Dans la séquence, enregistrée avant son licenciement, le journaliste préféré des trumpistes promet aux Hongrois qu’« il sera là », « si jamais il est licencié ».
Entre-temps, M. Carlson a bien été licencié. Il n’a pourtant pas fait le déplacement en Hongrie. Son cas illustre le fait que M. Orban n’a réussi à réunir que des seconds couteaux dans le salon des congrès proche du Danube rebaptisé pour l’occasion « anti-woke zone ». Quelques parlementaires américains, membres de l’aile la plus radicalisée du mouvement MAGA (Make America Great Again, supporteurs de Donald Trump), les chefs de partis d’extrême droite autrichiens ou portugais, ou bien Jordan Bardella, le président du Rassemblement national – mais pas Marine Le Pen.
« Idéologie wokiste »
Mis à part le premier ministre géorgien, Irakli Garibachvili, qui a fait l’objet d’une contestation inédite dans son pays, en mars, pour avoir proposé une loi contre « les agents de l’étranger » copiée sur les modèles russe et hongrois, aucun chef d’Etat ou de gouvernement n’a fait le pèlerinage de la capitale hongroise. Pas même la première ministre italienne, Giorgia Meloni, en laquelle M. Orban avait pourtant placé beaucoup d’espoirs. Le premier ministre hongrois en a été réduit à vanter la présence de ses alliés tchèque Andrej Babis et slovène Janez Jansa, qui ont tous deux perdu le pouvoir ces derniers mois.
« M. le président [Trump], revenez ! », a imploré le Hongrois dans son discours d’ouverture, en assurant que « s’il était président aujourd’hui, il n’y aurait aucune guerre en Ukraine ». Le point commun des orateurs qui se sont succédé à la tribune a en effet été de modérer ou d’ignorer complètement la gravité de la menace russe pour focaliser leurs attaques sur le « wokisme » dans toutes ses incarnations imaginables comme « ces gens qui veulent vous dire comment éduquer vos enfants », la « propagande LGBT », « Bruxelles » ou bien « le Green Deal »… « Cette idéologie wokiste nous rappelle les régimes totalitaires », a estimé M. Bardella dans son discours, prononcé vendredi en fin d’après-midi devant une salle dégarnie, après avoir été reçu par M. Orban à déjeuner.
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Source: Le Monde