Philippines : libération de plus de 1 000 personnes jusqu’ici captives et forcées de pratiquer des arnaques en ligne

May 06, 2023
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Cette photo, prise le 4 mai 2023 et transmise le 6 mai par le groupe anticybercriminalité de la police nationale philippine, montre des victimes de la traite d’êtres humains originaires de pays asiatiques après une descente de police, à Mabalacat, dans la province de Pampanga, au nord de Manille. HANDOUT / AFP

Il s’agit d’une opération d’ampleur contre le trafic d’êtres humains. La police des Philippines a secouru 1 090 personnes qui étaient maintenues captives et forcées de pratiquer des escroqueries en ligne ciblant des victimes en Europe, aux Etats-Unis et au Canada, ont annoncé samedi 6 mai les autorités.

Cette opération a eu lieu jeudi à Mabalacat, à 90 kilomètres au nord de Manille, a fait savoir Michelle Sabino, la porte-parole du groupe de lutte contre la cybercriminalité de la police nationale philippine.

« Comme des prisonniers sans cellules »

Les personnes maintenues captives étaient principalement de nationalité chinoise, vietnamienne et indonésienne, attirées aux Philippines par des promesses mirobolantes en tout genre, selon la police. Mais parmi les 1 090 personnes libérées figurent aussi des Philippines, des Malaisiens, des Thaïlandais, des Taïwanais, des Hongkongais, des Birmans et des Népalais.

A leur arrivée, ils se voyaient confisquer leur passeport et étaient forcés de travailler dix-huit heures par jour avant de rejoindre leur dortoir, sans jamais avoir le droit de sortir. « Ils étaient comme des prisonniers sans cellules. Ils n’avaient même pas le droit de parler à leurs compagnons de dortoir », a expliqué Mme Sabino à l’Agence-France Presse. Ils étaient formés pour inciter des étrangers à acheter des cryptomonnaies, ou à transférer de l’argent après avoir établi de fausses relations amoureuses avec les victimes.

Douze personnes soupçonnées d’être à la tête de ce réseau ont été arrêtées. Il s’agit de sept Chinois, de quatre Indonésiens et d’un Malaisien, selon Mme Sabino. En avril, la sénatrice philippine Risa Hontiveros avait dénoncé la présence dans le pays de « centres d’appels frauduleux » employant des étrangers victimes du trafic d’êtres humains.

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde