Comment Carlos Alcaraz a transformé l'amortie en arme offensive fatale
Pour être très sincère, on aurait parfaitement compris que Stefanos Tsitsipas finisse par exploser. Dimanche, dominé de la tête et des épaules par Carlos Alcaraz en finale de Barcelone (6-3, 6-4), il a surtout dû en avoir plein les pattes. Le Grec a essuyé une pluie de frappes, bien sûr, mais aussi une multitude d'amorties délicieuses et imparables, une petite dizaine à la louche. Pourtant pas le moins courageux du circuit à l'heure de défendre, Tsitsipas a presque rendu les armes dans le second set quand l'Espagnol tentait une amortie, saoulé par l'efficacité redoutable de celles-ci.
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Alcaraz frappe vraiment très fort la balle, a-t-il d'abord rappelé. C'est vraiment compliqué de jouer contre lui puisqu'il envoie des frappes très lourdes et très puissantes mais aussi des amorties qui sortent de nulle part. Donc, toi, tu restes un peu à mi-chemin. Tu dois jouer très long et très bombé pour empêcher ça. Pas le plus simple…". C'est un hommage tactique en bonne et due forme qu'il a finalement rendu à son bourreau lorsqu'il fut interrogé sur ces amorties dévastatrices pour ses jambes et sa tête. ", a-t-il d'abord rappelé.".
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Visuel : Marko Popovic Crédit: Eurosport
51/59 à Miami en mars 2022
Contre lui, j'arrive à en passer énormément. Je dirais même que je gagne le point dans la majorité des cas". Difficile de lui donner tort. Le pire pour Tsitsipas ? C'est qu'il connaissait son châtiment avant de le vivre. En février dernier, interrogé par l'ATP , Alcaraz expliquait que cette arme fatale dépendait surtout de l'adversaire. Le Murcien y donnait notamment sa victime préférée dans l'exercice… un certain Tsitsipas : "". Difficile de lui donner tort.
Carlos Alcaraz tente une amortie lors du tournoi de Barcelone Crédit: Getty Images
Confirmation statistique : en février dernier , il était le joueur du Top 10 qui utilisait le plus ce coup en match, juste devant le Serbe mais loin devant les autres membres. Pour remporter son premier Masters 1000 à Miami l'an passé, il avait d'ailleurs présenté un taux de réussite ahurissant dans le domaine, avec 51 amorties gagnantes sur 59 tentées. Délirant.
Côté coup droit, forcément…
Forcément, les prédispositions du Murcien dans le domaine sont réelles. "Pour être honnête, c'est un coup que j'ai depuis tout petit, c'est quelque chose qui vient de l'intérieur", expliquait-il encore récemment. Mais un don ne devient pas systématiquement l'une des armes tactiques les plus létales du circuit. Il faut savoir l'entretenir et l'utiliser à bon escient.
Les multiples avertissements de Juan Carlos Ferrero sur le sujet ont fini par lui permettre de mieux choisir le moment pour les tenter. Cela n'empêche pas l'entraîneur de terminer les séances avec un jeu qu'Alcaraz adore : un amortie-lob dans le carré de service, histoire de travailler temps de réaction et jeu au filet.
Dans les faits, la recette Alcaraz est irrésistible. Là où certains privilégient l'amortie après l'échange installé, histoire de casser le rythme et surprendre l'adversaire, l'Espagnol l'utilise comme un coup d'attaque. La preuve, c'est surtout en coup droit, son point fort incontestable, qu'il délivre ses amorties divines.
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Je suis émerveillé par sa façon de toucher les amorties
Je suis émerveillé par sa façon de toucher les amorties. Je suis ravi qu'un joueur avec un tel potentiel ait de si bonnes amorties. […] En fait, quand son rival est sur la défensive, il ne sait jamais si Alcaraz va t'envoyer une mine, d'un côté ou de l'autre, ou s'il va tenter l'amortie. Il s'attend plutôt à une balle forte". Génial tacticien et adorateur des amorties à son époque, Guillermo Coria s'était penché sur ce point-clé pour l'ATP : "".
Surtout que c'est davantage dans ses jeux de service, quand il a pris l'initiative à l'échange dès l'engagement, qu'Alcaraz en réalise le plus. "Je crois que la configuration idéale, c'est après un service extérieur kické, analysait-il. Quand tu sers un bon kick, tu réussis à envoyer l'adversaire très loin derrière les lignes. Souvent, le meilleur coup derrière, c'est l'amortie. C'est l'un de mes coups favoris je crois dans ces moments-là".
Et si l'amortie n'est pas gagnante, elle permet déjà de préparer la suite : "Au cas où l'adversaire réussisse à renvoyer la balle, derrière j'ai d'autres options : le lob ou le passing shot. Et, dans ces situations-là, ce sont deux coups plutôt simples à préparer". Autrement dit, si d'aventure Tsitsipas venait un jour à trouver la parade pour remettre la balle dedans, Alcaraz risque déjà d'avoir la solution sous le coude. Aussi déprimant pour l'adversaire que réjouissant pour le téléspectateur.
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Source: Eurosport FR
