Professeurs de philosophie suspendus : Pap Ndiaye évoque des " propos d’une très grande violence "

May 07, 2023
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La suspension est justifiée. Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a estimé, ce dimanche, que la suspension de deux professeurs de philosophie pour trois mois résulte de propos « outranciers » et répétés tenus sur les réseaux sociaux, ce qui justifie la décision.

Interrogé sur France 3, il explique qu’« on sort du droit de libre expression avec des propos outranciers ». Là, « on parle de propos complotistes, injurieux, d’une très grande violence », a-t-il dit. « Nous garantissons le droit de libre expression, mais ce type de propos n’entre pas dans le droit de libre expression », a-t-il martelé.

Franklin Nyamsi, qui enseigne à Rouen (Seine-Maritime), et René Chiche, près de Marseille (Bouches-du-Rhône), tous deux professeurs agrégés, sont suspendus depuis ce printemps. René Chiche a été suspendu à partir de la mi-avril. Connu dans le milieu enseignant pour ses propos virulents sur une école qu’il juge à la dérive, le professeur est également vice-président d’Action et Démocratie, un syndicat d’enseignants très minoritaire.

Parallèle entre le passe vaccinal et le régime de Vichy

La commission paritaire réunie en conseil disciplinaire lui avait reproché, il y a quelques semaines, de mettre « en avant sa qualité de professeur dans ses prises de paroles publiques ». La commission avait considéré « que la fréquence de ces propos est de nature à impacter le bon fonctionnement du service public ».

Franklin Nyamsi, lui, estime avoir été sanctionné pour ses « critiques contre la politique africaine de la France » et évoque une « persécution politique », selon une publication fin avril. Le professeur a contesté la sanction devant la justice, mais le tribunal administratif de Rouen l’a débouté de sa requête jeudi.

Dans un communiqué publié vendredi, l’association des professeurs de philosophie de l’enseignement public (Appep) écrit ne disposer que de « données fragmentaires » à propos de ces deux affaires, mais « suffisantes pour susciter l’inquiétude légitime des professeurs ». Elle s’interroge sur « l’usage que pourront faire » les professeurs « de leur liberté d’expression sans risquer d’encourir une sanction administrative, y compris lorsqu’ils critiquent les politiques mises en œuvre par le gouvernement ».

Source: Le Parisien