Ukraine: le groupe Wagner écarte sa menace de quitter Bakhmout
Vue sur la ville de Bakhmout, où les combats sont les plus violents entre soldats ukrainiens et soldats russes dans la région de Donetsk, le 26 avril 2023.
Evgueni Prigojine, le chef du groupe paramilitaire Wagner, a affirmé ce dimanche 7 mai avoir eu « la promesse » de Moscou de recevoir plus de munitions et d'armements pour continuer à combattre dans la ville ukrainienne de Bakhmout, après avoir menacé de s'en retirer.
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Le vendredi 5 mai, Evgueni Prigojine, apparaissait furieux dans une vidéo contre la direction de l'armée russe. Il jurait que ses troupes partiraient de Bakhmout, épicentre des combats en Ukraine, si elles ne recevaient pas plus de soutien. Il avait également accusé le haut commandement d'être responsable de « dizaines de milliers » de Russes tués et blessés en Ukraine, au moment où se profile la menace d'une vaste offensive ukrainienne avec l'aide des armes livrées par l'Occident.
« Cette nuit, nous avons reçu un ordre de combat. On promet de nous donner toutes les munitions et les armements dont on a besoin pour poursuivre les opérations », a indiqué Evgueni Prigojine dans un message audio publié ce dimanche 7 mai par son service de presse. « On nous jure que tout le nécessaire sera fourni à nos flancs, pour que l'ennemi ne les perce pas, et on nous dit qu'on peut agir à Artiomovsk [nom russe de Bakhmout ndlr] comme on l'estime nécessaire », a-t-il ajouté.
Le patron de Wagner accuse depuis des mois l'état-major russe de ne pas fournir suffisamment de munitions à ses hommes, pour les priver d'une victoire à Bakhmout, qui ferait de l'ombre à l'armée régulière. Des observateurs occidentaux estiment qu'il peut s'agir d'un chantage pour éviter d'endosser la responsabilité d'un échec lors d'une offensive ukrainienne victorieuse.
La vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyar, a affirmé le samedi 6 mai que l'ennemi russe continuait à « concentrer ses efforts principaux dans le secteur de Bakhmout » et cherchait des « ressources » pour y renforcer ses capacités. La bataille dure depuis l'été 2022 dans cette localité à la valeur stratégique limitée, mais qui a pris un grand poids symbolique avec la durée et la violence inouïe des combats. Les troupes de Wagner ont lancé des vagues d'assaut extrêmement meurtrières contre la ville, transformée en un champ de ruines et contrôlée, selon Moscou, à plus de 90% par les forces russes.
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Vagues d'attaques à l'arrière du front
Dimanche 7 mai, Evgueni Prigojine a aussi affirmé que le général Sergueï Sourovikine prendrait désormais « toutes les décisions concernant les opérations militaires de Wagner en coopération avec le ministère russe de la Défense ».
« C'est la seule personne avec des étoiles de général d'armée qui sait combattre », a lancé le chef de Wagner. Le général Sourovikine, réputé impitoyable, avait été nommé en octobre 2022 commandant des forces russes en Ukraine, à la grande satisfaction d'Evguéni Prigojine, et avait coordonné le retrait de l'armée russe de la ville de Kherson. Mais il a été remplacé en janvier à ce poste par le général Valéri Guerassimov, le chef d'état-major des armées, très régulièrement critiqué par le patron de Wagner.
À l'arrière du front, la Russie est frappée ces derniers jours par une vague d'attaques imputées par Moscou à l'Ukraine, qui dément ou ne commente pas. De quoi redouter des incidents lors des grandes célébrations militaires russes du 9 mai, jour de la victoire contre Hitler en 1945.
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(Avec AFP)
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Source: RFI