Le Cac 40 a perdu 0,6%, TotalEnergies parmi les plus fortes baisses
Par La Rédaction d'Investir
Publié le 9 mai 2023 à 17:45 Mis à jour le 9 mai 2023 à 17:58
Le Cac 40 a perdu 0,59% aujourd’hui, pour clôturer sous le seuil des 7.400 points, tandis que les indices américains sont également orientés à la baisse, de l’ordre de 0,4% pour le S&P 500 comme pour le Nasdaq Composite. Le Dow Jones résiste mieux, en baisse plus limitée de 0,1%, soutenu par la hausse de 3% de Boeing, après une commande remportée auprès de Ryanair pour au moins 150 appareils de type 737 Max, son avion le plus vendu, soit plus de 20 milliards de dollars au prix catalogue.
Plusieurs craintes, sur le fond, pour les opérateurs. La première figure à l’agenda de demain, mercredi, avec la publication, très attendue des prix à la consommation aux Etats-Unis pour le mois d’avril. Il est espéré que l’inflation sous-jacente revienne de 5,6% en mars à 5,5% sur un an alors que le chiffre global pourrait s’être stabilisé autour de 5%. Mais, en données mensuelles, ce dernier pourrait être passé de 0,1% à 0,4% en raison de la hausse des prix de l’énergie après la réduction de la production engagée par les pays de l’Opep+. « Toute surprise à la hausse de l’inflation renverrait les faucons de la Fed sur le devant de la scène et conduirait à réduire les anticipations accommodantes », indiquait lundi Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote.
Si les derniers chiffres de l’emploi publiés vendredi se sont montrés solides, pour Mike Wilson, stratégiste en chef des actions américaines de Morgan Stanley, le marché est trop optimiste quant aux chances que des baisses de taux de la Fed puissent s’accompagner d’une croissance durable. « La Bourse continue de miser sur le meilleur des deux mondes, écrit-il dans une note, nous considérons que la probabilité que ces deux éléments se produisent de concert cette année est faible, et nos économistes ne s’attendent d’ailleurs pas à des baisses de taux en 2023. Les investisseurs ont aujourd’hui une vision trop optimiste de la politique de la Fed ».
Une « catastrophe économique »
En conséquence, également, selon la dernière enquête trimestrielle de la Fed auprès des banques (« Sloos »), le nombre d’établissements bancaires qui ont resserré leurs conditions de crédit pour les prêts aux moyennes et grandes entreprises est ressorti plus élevé que prévu, à 46%, contre 44,8% en janvier. « Des normes plus strictes, une demande plus faible de prêts commerciaux et industriels, des conditions macroéconomiques moins favorables, une tolérance réduite au risque, une détérioration de la valeur des garanties et des préoccupations concernant les coûts de financement et les positions de liquidité des banques figuraient parmi les mots et expressions clés qui sont ressortis de cette enquête », détaillait ce matin la même Ipek Ozkardeskaya.
Autre sujet d’inquiétude, le plafond de la dette américaine. Eviter à tout prix un éventuel défaut. La secrétaire au Trésor Janet Yellen a encore une fois tiré le signal d’alarme, déclarant qu’un non-relèvement constituerait une « catastrophe économique ». Le temps presse car selon les calculs de Janet Yellen, le gouvernement serait à court d’argent pour payer ses factures dès le 1er juin, soit presque deux mois plus tôt que ce à quoi s’attendaient les économistes de Goldman Sachs. Afin d’éviter un défaut de paiement de la dette nationale, le Congrès doit voter pour augmenter ou suspendre la limite de 31.400 milliards de dollars avant que le Trésor ne soit à court de financement d’urgence. Joe Biden a invité aujourd’hui, à la Maison Blanche, le président républicain de la chambre des représentants, Kevin McCarthy (ce mardi), le leader démocrate de la chambre, Hakeem Jeffries, celui de la majorité au Sénat, Chuck Schumer, et le leader républicain, Mitch McConnell.
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Sur le marché secondaire de la dette, le taux des bons du Trésor à un mois sont en hausse, à 5,36%, quand bien même le département du Trésor a réduit la taille de ses émissions de dette de très court terme, à quatre et huit semaines.
Les importations en forte baisse surprise en avril
Peu d’informations du côté des entreprises. Parmi les plus gros dégagements du jour figurent des entreprises du luxe ou des cosmétiques, à l’image de Kering (-2,7%) ou L’Oréal (-1,3%). Autre poids lourd du Cac 40, TotalEnergies a perdu 1,3% tandis que les cours du pétrole reculent de quasiment 2%, sous les 76 dollars le baril pour le Brent.
Les importations de brut de la part de la Chine, à 10,36 millions de barils par jour, ont chuté de 16% en avril par rapport mars, quand elles étaient au plus haut depuis juin 2020. A noter toutefois, comme le rappelle l’agence d’informations Bloomberg, que les raffineurs chinois effectuent généralement des opérations de maintenance en avril et en mai, ce qui affecte les importations de brut. Cela dit, la reprise dans la deuxième économie mondiale reste fragile, comme en attestent les derniers chiffres des douanes chinoises. Les importations globales ont accéléré leur repli en avril (-7,9% sur un an après -1,4% en mars alors que les économistes tablaient sur une embellie (-0,2% d’après le consensus Bloomberg).
Source: Investir