Le pape François s’alarme d’une " résistance terrible " contre Vatican II
Le retour en arrière est le danger qui menace l’Église aujourd’hui. C’est en substance ce qu’a expliqué le pape François, le 29 avril, lors d’une rencontre privée avec les jésuites de Hongrie, en marge d’une visite de trois jours à Budapest. « Le danger aujourd’hui est le retour en arrière, la réaction contre la modernité », estime le pape dans cet entretien, dont la retranscription a été publiée mardi 9 mai dans La Civilta Cattolica.
« Il faut un siècle pour qu’un Concile soit assimilé, dit-on. Et je sais que la résistance est terrible, s’inquiète François, devant les 32 jésuites qui l’interrogent. Il existe un incroyable restaurationnisme. »
« Maladie nostalgique »
Le pape, qui critique régulièrement ceux qui développent une vision de l’Église fondée sur le passé, juge cette fois qu’il existe une « maladie nostalgique ».
C’est pour combattre cette maladie poursuit-il, que François demande à tous les prêtres de pouvoir célébrer la messe selon le rite adopté lors du concile Vatican II.
« C’est pourquoi j’ai décidé que les dispositions concernant la célébration selon le Missel romain de 1962 sont désormais obligatoire pour tous les prêtres nouvellement consacrés, développe le pape. Après toutes les consultations nécessaires, j’ai pris cette décision parce que j’ai vu que cette mesure pastorale bien faite par Jean-Paul II et Benoît XVI était utilisée de manière idéologique, pour revenir en arrière. Il fallait arrêter ce retour en arrière, qui n’était pas dans la vision pastorale de mes prédécesseurs. »
En juillet 2021, dans un motu proprio intitulé Traditionis custodes, le pape François a fortement restreint la possibilité de célébrer la messe selon le rite d’avant le concile Vatican II. Depuis, il n’a cessé de renforcer le contrôle du Vatican sur ces célébrations.
Le 21 février, Rome a imposé aux évêques du monde entier d’obtenir son accord avant d’autoriser un prêtre à célébrer la messe selon l’ancien rite, ou d’en autoriser la célébration dans une nouvelle paroisse.
Source: La Croix