Olaf Scholz relance la bataille pour faciliter les prises de décision au niveau européen

May 09, 2023
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Le chancelier allemand Olaf Scholz assiste au débat « This is Europe » au Parlement européen à Strasbourg, le 9 mai 2023. FREDERICK FLORIN / AFP

Si l’essentiel des décisions prises au niveau européen l’est aujourd’hui à la majorité qualifiée des Etats membres, certains domaines exigent toujours l’unanimité des Vingt-Sept, notamment les décisions en matière de politique étrangères et de sécurité. L’Allemagne a décidé de relancer l’offensive pour modifier cette procédure. Mardi 9 mai, le chancelier allemand Olaf Scholz a profité de sa venue au Parlement européen à Strasbourg pour la célébration de la journée de l’Europe, pour le demander une nouvelle fois.

« L’Union européenne doit changer. Nous avons besoin d’une union géopolitique, une union élargie et réformée et enfin d’une union qui est ouverte à l’avenir », a-t-il assuré promouvant l’idée de la majorité qualifiée en matière d’affaires étrangères. Selon ce principe, une politique est adoptée quand 55 % des Etats membres, représentant 65 % de la population du continent, sont réunis. L’évocation de cette idée a suscité d’importants applaudissements des eurodéputés de la droite, du centre, de la gauche et des écologistes.

Sur ce sujet, l’Allemagne est en pointe. Le 4 mai, Berlin a constitué officiellement un club des pays amis de cette mesure, rassemblant neuf pays, dont la France – qui milite de longue date pour cette évolution – la Belgique, la Finlande, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Slovénie et l’Espagne.

« La recherche de compromis »

Le déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022, a, dans certains pays, modifié la perception sur l’actuel mode de décision. Ainsi, alors que les pays d’Europe centrale, historiquement attachés à l’unanimité, poussaient pour durcir et alourdir les sanctions contre la Russie, ils ont dû faire face au veto de la Hongrie, dont le premier ministre Viktor Orban ne cache pas ses liens avec Moscou.

A long terme, dans la perspective d’élargissement de l’Union à l’Ukraine et aux six pays des Balkans occidentaux, l’Europe doit faciliter sa prise de décision. « J’ai envie de dire aux sceptiques : ce n’est pas l’unanimité, ni un accord à 100 % sur toutes les décisions, qui crée la plus grande légitimité démocratique possible. Au contraire ! », a repris M. Scholz, lui opposant « la recherche de compromis » qui « correspond à notre conception de la démocratie libérale ».

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« Je ne peux en croire mes oreilles, a réagi à la tribune Ryszard Legutko, le président polonais (PIS, au pouvoir à Varsovie) du groupe ECR (droite souverainiste). Ce projet provient de l’Allemagne qui s’est totalement trompée dans sa politique étrangère vis-à-vis de la Russie. Bref, plus vous êtes mauvais, plus vous voulez du pouvoir, car c’est ce que vous obtiendrez avec la majorité qualifiée ! »

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Source: Le Monde