La Bourse suspendue à l’inflation américaine d’avril, et un membre de la Fed a déjà son petit avis sur la question

May 10, 2023
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Par Denis Lantoine

Publié le 10 mai 2023 à 8:33 Mis à jour le 10 mai 2023 à 8:52

On prend les mêmes et on recommence, mais c’est le jour « J », cette fois, pour la très surveillée statistique de l’inflation du mois d’avril aux Etats-Unis. D’où la prudence extrême des opérateurs et le manque d’initiatives qui devrait une nouvelle fois être observé dans les premiers échanges à la Bourse de Paris, comme cela a été le cas à Wall Street mardi. Si le S&P 500 et le Nasdaq Composite ont respectivement cédé 0,46% et 0,63%, le Dow Jones a limité son recul à 0,19%, soutenu par la hausse de plus de 2% de Boeing après une commande de 150 appareils de type 737 Max auprès de Ryanair pour un montant catalogue de 20 milliards de dollars. A une demi-heure de l’ouverture, les contrats future laissent entrevoir une quasi-stabilité du Cac 40 (+6 points).

C’est très exactement à 14h30 que seront publiés les prix à la consommation du mois dernier outre-Atlantique. Il est espéré que l’inflation sous-jacente (hors éléments volatils que sont l’énergie et l ’alimentation) revienne de 5,6% en mars à 5,5% sur un an alors que le chiffre global pourrait s’être stabilisé autour de 5%. Mais, en données mensuelles, les prix pourraient avoir augmenté de 0,4%, après +0,1%, en raison de la hausse des prix de l’énergie après la réduction de la production engagée par les pays de l’Opep+.

« Nous n’avons pas dit que nous avions fini d’augmenter les taux »

Une mauvaise surprise n’est pas permise. Intervenant devant l’Economic Club de New York, John Williams, de l’antenne de la Fed locale, a déclaré qu’il ne s’attend pas à ce que l’inflation revienne à l’objectif de 2% de la banque centrale dans les deux prochaines années. Et si elle ne baisse pas, la Fed a toujours la possibilité d’augmenter les taux. « Nous n’avons pas dit que nous avions fini d’augmenter les taux », a-t-il clairement indiqué à l’Economic Club. La semaine dernière, le FOMC a décidé à l’unanimité de ses membres de relever son taux de référence d’un nouveau quart de point dans une fourchette de 5% à 5,25% et laissé entendre que la Réserve fédérale pourrait interrompre les hausses de taux, même si les prochains chiffres publiés seront pris en compte pour étayer un tel scénario. John Williams, membre votant de la Fed et plutôt « centriste », ne voit par ailleurs aucune raison de baisser le loyer de l’argent dès cette année…

L’autre interrogation du moment porte sur le plafond de la dette américaine, qui pourrait être atteint dès ce 1er juin selon les calculs de la très écoutée secrétaire au Trésor Janet Yellen. Un accord doit donc être trouvé rapidement entre républicains et démocrates, faute de quoi le gouvernement américain se trouvera dans l’incapacité de payer ses factures. Joe Biden a rencontré hier les leaders démocrates et républicains du Congrès. Comme attendu, peu de progrès ont été observés, les deux parties ayant convenu de se rencontrer à nouveau vendredi. Le locataire de la Maison Blanche a refusé de négocier sur le plafond de la dette tandis que le président républicain de la chambre des représentants, Kevin McCarthy, a accusé Joe Biden de ne pas avoir mis en place les réductions de dépenses qu'il envisageait. Le chef du gouvernement a évoqué l'option d'invoquer le 14e amendement pour émettre davantage de dette, mais les implications juridiques apparaissent trop complexes. Mais, dans l’immédiat, pas question de prolongation, ce que le marché espère en premier lieu.

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Alstom décale d’un an ses objectifs de moyen terme

Les publications ont repris ce mercredi au sein du Cac 40. Alstom a dégagé un résultat d’exploitation de 852 millions d’euros, soit une marge de 5,2%, que l’équipementier ferroviaire entend porter à 6% pour ce nouvel exercice clos à fin mars. Mais il décale d’un an ses objectifs de moyen terme, de 2024-2025 à 2025-2026, soit une marge d'exploitation ajustée comprise entre 8% et 10%, pour une croissance annuelle moyenne de 5%. Moody’s a dégradé la note de crédit de « Baa2 » à « Baa3 ».

Crédit Agricole a, de son côté, vu son profit net multiplié par plus de deux au premier trimestre, à 1,23 milliard d’euros tandis que les revenus ont augmenté de 10%.

A suivre, également au programme du jour, les assemblées générales de Thales et de Casino.

Source: Investir