Les Hauts-de-France se rêvent en vallée européenne de la batterie électrique

May 11, 2023
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Sur le chantier de la gigafactory d’ACC, une entreprise pilotée par Stellantis, TotalEnergies et Mercedes, à Douvrin Billy-Berclau (Pas-de-Calais), le 13 février 2023. SIMONE PEROLARI / REA

Les acteurs de la filière automobile de la région des Hauts-de-France en sont persuadés : si Emmanuel Macron, se déplace à Dunkerque (Nord), vendredi 12 mai, ce sera pour y confirmer l’arrivée du groupe taïwanais ProLogium Technology. Ce fabricant de batteries devrait annoncer la construction d’une usine non loin de celle du grenoblois Verkor qui, après avoir sondé une quarantaine de sites, a également jeté son dévolu sur la ville nordiste. L’occasion, pour le président de la République, de mettre en avant son action en faveur de la réindustrialisation du pays.

« Ce territoire incarne parfaitement notre politique, avec à la fois une transformation des acteurs en place et une forte attractivité », résume-t-on à l’Elysée, où l’on compte faire de l’annonce la pierre angulaire d’une séquence consacrée à vanter l’action pro-entreprise et les bons résultats économiques du gouvernement. « Notre bilan est crédible, c’est ce qui fait la confiance des investisseurs », assure-t-on encore.

ProLogium, dont la technologie permet de produire des batteries aux temps de charge réduits, prévoit d’investir 5,2 milliards d’euros et de créer 3 000 emplois à l’horizon 2030. L’entreprise, qui a déjà construit à Taïwan une première ligne de production de grande série, hésitait entre la France, la Pologne, les Pays-Bas et l’Allemagne pour sa deuxième usine. Dunkerque, qui dispose de terrains disponibles sur son site portuaire, l’aurait donc emporté. Sur 180 hectares, ProLogium envisage une production de 50 gigawattheures (GWh) à 60 gigawattheures. De quoi équiper entre 500 000 et 700 000 véhicules électriques par an.

Dunkerque est un des trois « D », qui, avec Douai (Nord) et Douvrin Billy-Berclau (Pas-de-Calais), dessinent la future vallée de la batterie électrique que sont appelés à devenir les Hauts-de-France. Ce ne sera pas sa première réindustrialisation. Après la fermeture des mines et de l’essentiel de sa sidérurgie, elle est devenue la première région automobile de l’Hexagone, avec trois usines Renault, trois pour Stellantis et une pour Toyota (56 000 emplois au total), et aspire à s’imposer sur le marché européen de l’électrique.

Les Hauts-de-France concentrent déjà l’ensemble des projets tricolores de gigafactorys pour l’automobile. A Douvrin Billy-Berclau, ACC, une entreprise pilotée par Stellantis, TotalEnergies et Mercedes, porte le plus avancé des trois. Les machines, installées dans 1 800 conteneurs et parties de Chine et de Corée du Sud, ont transité par le port de Dunkerque. ACC vise une production de 40 GWh par an en 2030 – suffisante pour équiper plus de 500 000 voitures électriques – et promet, à terme, la création de 1 000 à 2 000 emplois. Les premières batteries sortiront de l’usine, qui doit être inaugurée le 30 mai, en septembre.

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Source: Le Monde