Grand Paris Express : les lignes 16 et 17 du futur métro seront exploitées par Keolis
L’autorité en charge des transports a fait son choix. L’exploitation des lignes 16 et 17 du Grand Paris Express sera attribuée à Keolis, lors du conseil d’administration du 30 mai. Cette décision était très attendue. Les lignes 16 (de Saint-Denis-Pleyel à Noisy-Champs) et 17 (de Saint-Denis au Mesnil-Amelot) entreront en service respectivement à partir de 2026 et de 2028. Mais c’est l’exploitant de la ligne 16 qui aura en charge la gare de Saint-Denis-Pleyel, qui accueillera la ligne 14 dès juin 2024.
Keolis emploie déjà 5 000 personnes en Île-de-France, où il exploite des bus en grande couronne et les trams T9 et T13. Leader du métro automatique dans le monde, la filiale du groupe SNCF et de la Caisse de dépôt et placement du Québec vient damer le pion à RATP Dev, qui était en lice en partenariat avec Alstom et ComfortDelGro Transit (opérateur basé à Singapour). Une troisième offre, celle des franco-italiens Atemis (ATM-Egis, Caisse des dépôts), n’a pas non plus été retenue.
La ligne 15 sud bientôt attribuée
Les choses étaient pourtant mal parties dans le berceau historique de son concurrent, la RATP. En 2016, le patron de Keolis de l’époque, Jean-Pierre Farandou, dénonçait l’attribution par la loi de la gestion de l’infrastructure du Grand Paris Express à la RATP. « Découper un métro automatique en deux alors qu’il s’agit d’un système intégré par nature, c’est une première mondiale, et cela nous questionne. Nous avons du mal à voir comment ça peut marcher », cinglait-il. Le groupe Transdev, lui, avait préféré jeter l’éponge.
« D’ordinaire, l’exploitation d’un métro automatique inclut autant l’infrastructure que les trains, souligne Youenn Dupuis, le directeur de Keolis en Île-de-France. Mais, finalement, le découpage des différentes responsabilités effectué par Île-de-France Mobilités nous a semblé suffisamment précis. Même si ce marché a des airs de 110 m haies, nous sommes confiants, grâce à notre expertise sur le métro automatique et notre capacité d’innovation. »
Le match franco-français entre l’« outsider » Keolis et le « monopole » historique RATP s’annonçait serré. L’heureux élu aura la lourde tâche de roder un réseau très attendu, qui aura englouti au moins 35 milliards d’euros en 2030. À ce prix, le moindre incident sera difficilement accepté. La prochaine attribution sur le Grand Paris Express concernera la ligne 15 Sud, dans le courant de l’année 2023.
Source: Le Parisien
